Les changements climatiques empirent la vie au Togo mais sont moins connus par les agriculteurs, Afrobaromètre, Février 2019

Les changements climatiques empirent la vie au Togo mais sont moins connus par les agriculteurs, Afrobaromètre, Février 2019

Auteurs : Afi Etonam Adetou et Ekoutiamé A. Ahlin

Organisation affiliée : Afrobaromètre, Center for Research and Opinion Polls

Site de publication : media.africaportal.org

Type de publication : Article

Date de publication : 28 février 2019

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Perceptions de lévolution des conditions climatiques 

La majorité (63%) des Togolais estiment que pendant ces 10 dernières années, les conditions climatiques en ce qui concerne la production agricole sont devenues « pires » ou « bien pires ». Cette perception est plus poussée chez les agriculteurs (72%) que chez les autres citoyens (60%). En parallèle, elle est plus forte chez les ruraux (70%) qu’en ville (52%). Les mieux éduqués sont les moins enclins à considérer que les conditions climatiques en ce qui concerne la production agricole se sont empirées( 50% chez ceux avec des qualifications post-secondaires).

De façon spécifique, deux Togolais sur trois (68%) pensent que la sécheresse dans leur région est devenue « quelque peu » ou « beaucoup » plus grave. Par ailleurs, la perception des Togolais en ce qui concerne la gravité de la sécheresse ne dépend pas du genre mais du niveau d’éducation. Les Togolais ayant un niveau d’éducation post-secondaire (57%) semblent moins percevoir la gravité de la sécheresse que les moins éduqués, par exemple ceux ayant un niveau primaire (72%). Parmi les aléas climatiques, l’inondation semble un facteur moins préoccupant au Togo. Ainsi, seulement 26% des répondants pensent que le phénomène d’inondation s’est aggravé dans leur région au cours des 10 dernières années, tandis que la majorité (55%) affirment qu’il est devenu moins grave.

Connaissance des « changements climatiques »

La connaissance du concept des « changements climatiques » n’est pas aussi ancrée dans la population togolaise que la perception de certains changements dans les conditions climatiques. En effet, plus de la moitié (55%) des Togolais affirment avoir entendu parler des changements climatiques, contre 44% qui les ignorent.

Parmi ceux qui ont une connaissance du concept de changements climatiques, huit Togolais sur 10 (79%) définissent ce dernier comme étant des changements négatifs, tels que plus de sécheresses, d’inondations, ou de chaleur extrême

Cette connaissance varie fortement suivant les catégories socio-démographiques. Les agriculteurs (41%) ont moins entendu parler des changements climatiques que les autres citoyens (60%), ce qui entraine par ricochet les mêmes tendances entre les ruraux (47%) et les urbains (67%). Parmi ceux qui ont une connaissance du concept de changements climatiques, huit Togolais sur 10 (79%) définissent ce dernier comme étant des changements négatifs, tels que plus de sécheresses, d’inondations, ou de chaleur extrême.

Causes et effets des changements climatiques 

Au Togo, parmi ceux qui ont entendu parler des changements climatiques, plus de six répondants sur 10 (64%) les attribuent aux activités humaines, telles que la recherche de combustibles et autres activités qui polluent l’atmosphère. Les Togolais (81%) sont également convaincus que les changements climatiques affectent la vie au Togo au point de la rendre « quelque peu pire » ou « beaucoup pire ». Néanmoins, la majorité des Togolais (74%) pensent que les citoyens ordinaires peuvent lutter contre les changements climatiques.

La population active agricole est très élevée au Togo, représentant 66% de la population active nationale avec une contribution importante de 38% au produit intérieur brut. La question de changements climatiques est à prendre au sérieux par les décideurs étant donné qu’elle affecte la production agricole et donc constitue une menace pour le développement socio- économique du pays

L’agriculture togolaise est essentiellement dépendante des conditions climatiques et donc devient peu productive face aux contraintes climatiques. La population active agricole est très élevée au Togo, représentant 66% de la population active nationale avec une contribution importante de 38% au produit intérieur brut. La question de changements climatiques est à prendre au sérieux par les décideurs étant donné qu’elle affecte la production agricole et donc constitue une menace pour le développement socio- économique du pays.

 

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