Etat des lieux de l’éducation au Togo : un constat alarmant, Media terre, novembre 2020

Etat des lieux de l’éducation au Togo : un constat alarmant, Media terre, novembre 2020

Auteur : Angelique Girault

Organisation affiliée : Media terre

Site de publication : mediaterre.org

Type de publication : commentaire

Date de publication : 9 novembre 2020

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Pendant la crise socio-économique qui toucha le Togo en 1991, une déclaration d’un ministre de la République togolaise marqua les esprits : «L’école togolaise est malade, gravement malade et son mal a atteint le stade d’une crise aiguë. L’école togolaise souffre. Elle souffre de la misère de ses enseignants. Elle souffre de leurs conditions de travail déplorables. Elle souffre de l’insuffisance de ses infrastructures et de ses équipements. » Mais qu’en est-il de la situation de l’éducation au Togo aujourd’hui ?

Entre inégalités sociales et inégalités géographiques, de nombreuses difficultés restent encore à soulever. Même si aujourd’hui, 93 % des enfants ont accès à l’école, le constat final est alarmant : dans les régions des savanes et des hauts-plateaux, un enfant sur deux ne termine pas le cycle primaire. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet échec scolaire.

De plus, les bâtiments sont souvent vétustes et délabrés et les salles de classe bondées. Théoriquement, les effectifs devraient être à 35 élèves par classe en primaire et secondaire, pourtant en réalité, une salle de classe accueille entre 50 et 150 élèves dans le public et 35 à 75 élèves dans le privé.

L’école togolaise souffre. Elle souffre de la misère de ses enseignants. Elle souffre de leurs conditions de travail déplorables. Elle souffre de l’insuffisance de ses infrastructures et de ses équipements

L’école est aussi, pour une majorité de filles, un lieu où elles sont victimes d’abus sexuels et autre outrages physiques. L’école n’est donc pas un lieu où elles peuvent être en sécurité. D’après un rapport de Plan international datant de 2018, même si les châtiments corporels ont été interdits depuis 2000, les violences liées au genre sont toujours d’actualité et restent très répandues. Bien qu’il n’existe pas vraiment de données chiffrées sur les faits, les cas d’abus sexuels, de chantages et de viols perpétués à l’école touchent de nombreuses jeunes filles, parfois même de moins de douze ans. Sous prétexte d’attribuer des bonnes notes, certains professeurs n’hésitent pas à obliger des élèves à avoir des relations sexuelles avec eux. Cela est sans conséquences sur la santé psychologique et mental des enfants.

D’après un rapport de Plan international datant de 2018, même si les châtiments corporels ont été interdits depuis 2000, les violences liées au genre sont toujours d’actualité et restent très répandues

Enfin, même s’il est interdit par la loi, les mariages précoces sont toujours monnaie courante au Togo. En 2017, un quart des jeunes filles togolaises ont été marié avant d’avoir 18 ans. Les jeunes filles sont ainsi contraintes d’abandonner l’école et sont dépendantes des revenus de leur mari.

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