Analyse des Données pour l’Apprentissage et l’Équité utilisant les Données MICS, UNICEF, 2021

Analyse des Données pour l’Apprentissage et l’Équité utilisant les Données MICS, UNICEF, 2021

Organisation: UNICEF

Type de publication: Rapport

Site de PublicationUNICEF

Date de publication: March 2022

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Redoublement et Décrochage

Le taux de redoublement mesure la proportion d’enfants qui ont redoublé une classe par rapport au nombre total d’enfants qui ont fréquenté cette classe. Les taux de redoublement varient considérablement par classe, ceux de la quatrième année du secondaire 1er cycle (29 pour cent) et de l’avant dernière année du secondaire 2ème cycle (29 pour cent) étant les plus élevés.

Le taux de décrochage mesure la proportion d’enfants fréquentant une classe donnée qui ne sont plus scolarisés l’année suivante. Pour tous les niveaux, les taux de redoublement sont plus élevés que le taux de décrochage pour toutes les classes.

Le décrochage est assez faible au primaire (moins de 3 pour cent pour toutes les classes), mais il augmente au 1er cycle du secondaire (entre 4 et 6 pour cent) et encore plus vers la fin du secondaire.

Autrement dit, la transition d’un niveau donné vers le niveau suivant du cycle d’enseignement s’avère difficile pour une proportion considérable d’enfants. 60 pour cent des enfants qui arrivent en 4ème année du secondaire 2ème cycle — ce qui en termes d’effectifs, il convient de noter, correspond déjà à un nombre de jeunes largement réduit en raison des décrochages des années précédentes — n’effectuent pas la transition vers l’enseignement supérieur.

Plus de 80 pour cent des enfants togolais âgés de 7 à 15 ans sont scolarisés. Cela étant dit, ces enfants assistent souvent à des cours qui ne correspondent pas à leur âge. Alors que 12 ans est désigné comme l’âge d’entrée officiel au secondaire 1er cycle, il y a davantage d’étudiants de 12 qui fréquentent le primaire que le secondaire : 56 pour cent versus 36 pour cent. Au même titre, les jeunes âgés de 14 à 17 ans fréquentent plus souvent le secondaire 1er cycle que le secondaire 2ème cycle. C’est juste à l’âge de 18 ans que plus d’adolescents sont au 2ème cycle du secondaire qu’au 1er.

L’éducation de la petite enfance est sous fréquentée, ayant un taux de participation de seulement 24 pour cent pour les enfants âgés de 3 ans et d’à peine 29 pour cent pour les enfants de 4 ans. Une grande partie des enfants en âge d’aller au pré-primaire sont déjà scolarisés au primaire. Par exemple, à l’âge de 5 ans, il y a presque cinq fois plus d’enfants au primaire qu’au pré-primaire.

La recherche de Data Must Speak (DMS) a aussi montré qu’au primaire, le taux de promotion des filles est 0.9 points de pourcentage (pp) inférieur à celui des garçons. Pourtant, quelques alternatives sont disponibles pour resserrer cet écart. Par exemple, quand l’enseignant est une femme le taux de promotion des filles est 1.4 pp supérieur à celui des garçons. En outre, l’existence de latrine dans l’école permet de réduire la différence de taux de promotion entre filles et garçons de 0.4 pp.

Certaines autres politiques sont aussi cruciales pour diminuer le redoublement et le décrochage. Par exemple, étant donné la plus grande difficulté des enfants plus pauvres, la distribution de suppléments nutritionnels est associé avec un taux de promotion 0.7 pp plus élevé en primaire.

Finalement, un autre constat important de la recherche DMS démontre que la taille des classes est un facteur majeur pour assurer la promotion des élèves.

Actuellement au Togo, la taille moyenne des classes au primaire est de 44 élèves, alors que les résultats DMS suggèrent que les taux de promotion pourrait augmenter de 6,4 points de pourcentage si la taille moyenne des classes était réduite à 34 élèves. Cela impliquerait sans doute une augmentation du recrutement d’enseignants qualifiés mais aussi une meilleure répartition des enseignants entre écoles.

Achèvements

Environ 80 pour cent d’enfants togolais achèvent l’enseignement primaire et 47 pour cent achèvent le secondaire 1er cycle. Or, les taux d’achèvement baissent considérablement pour le secondaire

2ème cycle, qui est achevé par seulement 21 pour cent d’enfants.

Souvent, l’écart entre les taux d’achèvement du primaire et ceux du

secondaire est lié à une hausse de redoublements et de décrochage scolaire aux niveaux d’enseignement plus avancés.

Actuellement au Togo, la taille moyenne des classes au primaire est de 44 élèves, alors que les résultats DMS suggèrent que les taux de promotion pourrait augmenter de 6,4 points de pourcentage si la taille moyenne des classes était réduite à 34 élèves. Cela impliquerait sans doute une augmentation du recrutement d’enseignants qualifiés mais aussi une meilleure répartition des enseignants entre écoles

Les enfants les plus pauvres ont un considérable désavantage par rapport à leurs pairs grandissant dans les milieux plus favorisés en termes de revenus.

Les enfants du quintile le plus riche ont un taux d’achèvement pour le primaire supérieur à celui des plus pauvres (88 pour cent versus 62 pour cent). Un écart qui ne fait que s’empirer aux niveaux plus avancés: le taux pour le secondaire 2ème cycle est 37 fois plus élevé chez les enfants les plus riches que chez les enfants les plus pauvres (37 pour cent versus 1 pour cent).

Les taux d’achèvement des enfants habitant les villes sont systématiquement plus élevés que ceux des enfants de milieux ruraux. Entre ces deux groupes existe un écart de 10 points de pourcentage au niveau primaire qui s’agrandit à un écart de 23 points de pourcentage pour le secondaire 2ème cycle. Le taux d’achèvement des enfants de milieux ruraux est inférieur à la moyenne nationale à chaque niveau d’enseignement.

Les taux d’achèvement des garçons sont supérieurs à ceux des filles à chaque niveau et l’écart augmente fortement au secondaire. Le pourcentage de filles qui achèvent le secondaire 1er cycle est inférieur de 16 points à celui des garçons, un écart qui s’agrandit à 19 points au secondaire 2ème cycle. Cette inégalité peut être liée à des facteurs confrontés disproportionnellement par les femmes, tels le mariage et la grossesse précoces.

La recherche Data Must Speak (DMS) réalisée en partenariat avec UNICEF a montré certains aspects liées à la progression des élèves. Par exemple, quand l’enseignant est aussi directeur, le taux de promotion au primaire est plus faible (-0.4 pp). C’est aussi le cas des classes multi-niveaux qui ont un taux de promotion inférieur de 1.6 pp.

Cependant, d’autres facteurs peuvent jouer pour augmenter la progression. Les élèves dont les parents participent aux réunions avec l’APE et les enfants de fonctionnaires, par exemple, ont un taux de promotion plus fort. Les classes disposant d’un manuel par

élève et d’une place assise par élève ont aussi un taux de promotion bien plus élevée que la moyenne (+1.3 pp).

Des investissements en infrastructure se font nécessaires pour augmenter l’accès et la réussite des enfants des milieux moins desservis, y compris ruraux, dans l’éducation

Les enfants vivant dans des régions moins bien desservies par l’offre éducative retrouvent des difficultés plus importantes à s’inscrire à l’école et à y rester jusqu’à la conclusion de chaque niveau d’enseignement. Il est également important de prendre en considération d’autres facteurs liés au décrochage scolaire et au non-achèvement, typiquement le mariage précoce et le travail des enfants qui sont abordées sur le sixième section.

Finalement, la recherche DMS constate que le taux de promotion des filles au primaire est en moyenne inférieur à celui des garçons de -1.7 point de pourcentage quand l’enseignant est un homme. En revanche, les filles ont un taux de promotion de 1.4 point de pourcentage plus élevé que celui des garçons quand l’enseignant est une femme. Cela suggère que l’égalité de genre pourrait être améliorée avec plus d’enseignants femmes. Actuellement, seulement 16 pour cent des élèves en primaire ont un enseignant de sexe féminin.

Éducation Inclusive

À l’échelle nationale, 21 pour cent des enfants âgés de 5 à 17 ans ont au moins une difficulté fonctionnelle, avec quasi-parité entre garçons et filles. Parmi les enfants de 2 à 4 ans, le taux est de 8 pour cent, aussi avec une quasi-parité de genre.

Le taux de difficultés fonctionnelles ne connaît pas de très fort changement entre le milieu de résidence des enfants ou entre différents quintiles de richesse.

Les difficultés fonctionnelles liées à l’anxiété (8 pour cent), l’acceptation de changement (6 pour cent pour les garçons et 5 pour cent pour les filles) et la dépression (5 pour cent) sont les plus répandues chez les enfants de 5 à 17 ans. Chez les enfants plus jeunes, de 2 à 4 ans, la difficulté la plus répandue est le contrôle du changement, touchant 5 pour cent des garçons et 3 pour cent des filles.

L’État doit être présent pour cette transformation de l’école dans un environnement plus inclusive, promouvant des fournitures scolaires adaptés et garantissant la formation des enseignants dans une pédagogie progressiste et inclusive

Même si une législation inclusive est déjà en place au Togo, il est très important de travailler sur un renforcement des dispositions institutionnelles pour faire valoir la loi et les bonnes pratiques d’intégration des enfants avec des difficultés fonctionnelles.

Il est aussi important de soutenir les parents de ces enfants et confirmer l’essentialité de la présence de leurs enfants à l’école. Pour cela, il faut que l’école soit préparée pour retirer les barrières qui empêchent souvent les enfants avec des difficultés fonctionnelles d’y participer pleinement. Adapter le contexte scolaire, y compris l’infrastructure, est fondamentale pour assurer un fort niveau d’apprentissage de ces enfants.

L’État doit être présent pour cette transformation de l’école dans un environnement plus inclusive, promouvant des fournitures scolaires adaptés et garantissant la formation des enseignants dans une pédagogie progressiste et inclusive.

 

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