Auteur : Bawa Ibn Habib
Organisation : European Journal of Education Studies
Type de publication : Article
Date de publication : 2022
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L’objectif de cette recherche est de vérifier s’il existe une relation entre le style d’éducation et les performances scolaires en fonction de la structure et de la taille de la famille. De cet objectif, un certain nombre de questions ont été posées. A la première question de savoir si le style d’éducation est fonction de la structure et de la taille de la famille, les résultats montrent qu’il n’y a pas de relation entre le style d’éducation et la taille de la famille. Ainsi, être chaleureux ou autoritaire pour un parent ne tient pas compte du nombre d’enfants à charge. Par contre, nous avons trouvé une relation significative entre le style d’éducation et la structure familiale.
Il va sans dire que les familles biparentales offrent aux adolescents dont elles ont la charge le style éducatif chaleureux beaucoup plus que les familles monoparentale ou adoptive. Dans les familles monoparentales, deux situations se présentent : dans un premier cas, il va de soi car dans les familles monoparentales, l’absence du second partenaire dans le foyer fait que le seul parent veut jouer tous les rôles auprès de l’enfant. Ainsi, pour le parent seul, il faut se montrer capable d’éduquer son enfant. C’est ainsi que tout acte déplacé de l’enfant est sévèrement puni. L’enfant est soumis à des règles éducatives coercitives et contraignantes et considéré comme « comme un petit animal que l’on doit dresser ».
Dans un second cas, on observe dans les familles monoparentales un laisser-aller total. L’enfant est laissé à lui-même. Le parent démissionne de ses responsabilités éducatives à la maison pour se consacrer à son travail. Les styles laisser-aller et permissif sont l’apanage de ces types de foyer. Au même moment, dans les familles adoptives, l’enfant est sous le joug des parents qui ne sont pas les siens. Lorsque le couple a des enfants, ces derniers sont préférés au détriment de l’enfant adopté qui est soumis à des règles dures. Lorsque le couple n’a pas d’enfants, souvent au lieu de chérir l’enfant adopté, il est plutôt soumis à une maltraitance à la limite de l’esclavage. L’enfant devient celui qui fait tout : ménage, cuisine, lessive, courses en ville… Lorsqu’il y a un manquement dans son comportement de l’enfant, il est privé de nourriture, frappé, voire renvoyé de la maison. Une telle éducation autoritaire est récurrente au sein des familles adoptives ou recomposées.
Il va sans dire que les familles biparentales offrent aux adolescents dont elles ont la charge le style éducatif chaleureux beaucoup plus que les familles monoparentale ou adoptive
La réponse à la deuxième question est aussi mitigée. En effet, il n’y a pas de lien significatif entre les performances scolaires et la taille de la famille. En effet, le nombre croissant d’enfants au sein de la famille conduit à des résultats moins favorables pour les enfants parce que cela entrainerait la dilution des ressources et du temps accordés à chaque enfant. Ces enfants présentent des taux plus élevés de comportement à problèmes et des niveaux inférieurs de réussite scolaire. Nous avons trouvé un lien significatif entre les performances scolaires et la structure familiale en faveur des familles biparentales. Ces familles se caractérisent le plus souvent par les divorces, séparations, décès qui sont des situations particulières sources de souffrance, d’angoisse, d’anxiété, de manque d’attention, bref, d’innombrables incertitudes qui agissent sur les élèves entraînant une incapacité de se concentrer pour le travail scolaire.
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