Rapport annuel de performance année 2018, ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique

Rapport annuel de performance année 2018, ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique

Auteurs : Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique

Type de publication : Rapport d’évaluation

Date de publication : Juin 2019

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts. 

 

Le rapport annuel de performance 2018 du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique est un document de suivi du progrès vers l’atteinte des résultats conformément au cadre de suivi et évaluation du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2017-2022. Son élaboration a été participative avec la représentation de toutes les parties prenantes. Il a aussi tenu compte des rapports des revues des différents niveaux du système et des programmes de santé.

En matière du « Renforcement du système de santé vers la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) y compris la santé communautaire » : Le pourcentage de COGES fonctionnels a légèrement régressé de 74% en 2018 contre 75% en 2017 selon les critères de performance pour une cible de 75,5%. Cette baisse s’explique par l’application des nouveaux critères de fonctionnalités définis dans le nouveau manuel de formation des COGES. L’accessibilité géographique des populations aux services de santé est restée stationnaire depuis 2016 (71,4%) contre une cible 77,3% malgré les nouvelles constructions de formations sanitaires qui n’ont pas respecté pour la plupart la carte sanitaire ; d’autres sont des extensions sur des formations sanitaires existantes et d’autres nouvelles formations sanitaires non fonctionnelles par défaut d’équipements.

En matière de disponibilité des médicaments essentiels, plus de la moitié des formations sanitaires (54,4%) n’ont pas connu de rupture de stocks pendant les trois derniers mois de l’année 2018 contre 53,6% en 2017 et 50,1% en 2016. On note une amélioration progressive de la disponibilité en médicaments essentiels dans les formations sanitaires. La proportion des besoins non satisfaits en concentrés de globules rouges (CGR) est de 26,23 % en 2018 contre 28,62% en 2017. Un effort doit être fait davantage dans la capacité de production des produits sanguins labiles sécurisés.

La proportion de villages éloignés d’un centre de santé qui disposent d’un ASC formé sur les soins intégrés ou PCIMNE (diarrhée, pneumonie et paludisme) ou PCIMNE communautaire est passée 46,80% en 2017 à 66% en 2018 pour un objectif de 47%. Cette amélioration s’explique par la formation des Agents de Santé Communautaire (ASC) sur la Prise en Charge Intégrée des Maladies du Nouveau-né et de l’Enfant au niveau communautaire (PCIMNE-C).

La densité cumulée du personnel traceur (médecins, infirmiers, sages-femmes, techniciens supérieurs de santé) est de 73 personnels1 pour 100.000 habitants en 2018 contre 60 en 2017 pour une cible de 79 personnels pour 100 000 habitants. Cette amélioration en 2018 est due au retour de certains agents des positions administratives, mais surtout à la prise en compte dans le numérateur de tous les techniciens supérieurs de soins. Pour le taux de couverture des besoins en personnels de santé au niveau primaire de soins, 42,5% (contre 47,60% en 2017) des formations sanitaires au niveau primaire disposent du personnel conformément aux normes requises pour une cible de 71%.

Cette diminution est due à la baisse de l’effectif du personnel. Sur le plan de mobilisation des ressources, le financement des activités du secteur de la santé a été assuré en 2018 par l’Etat, les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et les recettes propres des formations sanitaires (recouvrement des coûts). Au total 76,81 milliards FCFA2 ont été mobilisés pour la mise en œuvre des activités contre 100,08 milliards de FCFA prévus dans le PNDS 2017- 2022 pour l’année 2018, soit un taux de réalisation de 76,75%. L’analyse de l’évolution du budget général de l’Etat alloué au ministère de la santé montre une tendance en baisse de 2016 à 2018.

En effet, la proportion du budget général de l’Etat allouée au Ministère de la santé est passée respectivement de 5,14% en 2016 à 4,63% en 2017 et 4,4% en 2018. De plus l’évolution du budget alloué au secteur de la santé montre une légère baisse en 2018 soit 7,28% en 2018 contre 7,32% en 2017.

« Accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile et renforcement de la planification familiale et de la santé des adolescents » : Le pourcentage de femmes enceintes ayant accompli au moins 4 visites de consultations prénatales a connu une progression de 10% passant de 24,30% en 2017 à 34,50% en 2018. Le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié a connu aussi une hausse passant de 69,70% en 2017 à 84,77% en 2018 pour une cible 71%. La proportion de femmes ayant bénéficié d’une césarienne subventionnée est passée de 99,49% en 2017 à 93,54% en 2018.

Les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) constituent l’une des interventions à haut impact pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Afin d’assurer une gestion efficiente du renforcement des SONU, une révision de la cartographie SONU a été faite en 2018 ramenant le nombre des centres SONU à 109. La proportion de centres SONU disposant des 07 fonctions de base est estimée à 71,4% et l’utilisation de ces fonctions n’a été effective que dans 25 centres sur les 66 monitorés soit 37,8%. La létalité maternelle de causes obstétricales directes a augmenté de 1,2% en 2017 à 1,7% en 2018.

Les principales causes en sont l’hémorragie, l’anémie décompensée, l’éclampsie, les ruptures utérines, les interruptions volontaires de grossesse et la septicémie. En 2018, 325 décès maternels et 1299 décès néonatals ont été enregistrés dans les sites. Cependant, seulement 98 et 07 cas ont été audités ce qui représente respectivement 30,5% et 0,53%. Pour les femmes de 15 à 49 ans utilisant des méthodes contraceptives modernes, au cours de l’année 2018, plusieurs approches ont été utilisées pour l’offre de service de planification familiale.

Il s’agit de l’offre des services de planification familiale de routine et des stratégies novatrices (DIU dans le post-partum, stratégie mobile, stratégie avancée, distribution à base communautaire, soins après avortement, journées portes ouvertes…). Toutes ces stratégies ont permis d’obtenir un CAP total de 346 202 en 2018 contre 294 092 en 2017 soit une augmentation de 17,75%. La couverture vaccinale enregistrée dans les régions sanitaires en 2018 a été supérieure à 80% pour les vaccins en dehors du VPO (insuffisance de stock de vaccin) et du VAT2+.

Le pourcentage des enfants de 0 11 mois ayant reçu 3 doses de pentavalent est de 88% en 2018 contre 90% en 2017 en raison de l’insuffisance des stratégies Atteindre Chaque District et Atteindre Chaque Enfant. Le taux d’abandon vaccinal a été de 8% pour la série DTC-HepB-Hib1/RR1 contre 2% en 2017. Ce taux d’abandon élevé est dû à l’insuffisance du matériel de la chaine de froid et des stratégies avancées. La proportion d’enfants malnutris aigues sévères ayant bénéficiés d’une prise en charge a connu une diminution en 2018 par rapport à 2017 passant de 59,30% en 2017 à 21,1% en 2018. Cette diminution s’explique par un relâchement des activités de dépistage dans les régions des Savanes et de la Kara, une démotivation des ASC et une rupture d’intrants.

On note une stabilité de couverture entre 2017 et 2018 par rapport à la supplémentation en Vit A chez les nourrissons et enfants de 6-59 mois (89 %) et les ménages utilisant du sel iodé (92%). Sur le plan de l’assainissement de base, le pourcentage de villages certifiés FDAL est passé de 39,10% en 2017 à 29% en 2018. Cependant, la mise en œuvre coordonnée des interventions a permis une amélioration relative de certains indicateurs tel que le pourcentage de la population pratiquant la défécation à l’air libre est passée de 54,5% en 2014 à 48,8% en 2017.

En matière du « Renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles » : En 2018, le Togo a enregistré 2 002 877 cas de paludisme (simples et graves) dont 76 870 cas graves, parmi eux 30 534 sont reçus à la référence. Il a été enregistré également 905 décès lié à cette maladie, soit une létalité spécifique de 3% (905/30 534). Le pourcentage de femmes enceintes ayant reçu 3 doses de sulfadoxine pyriméthamine (SP) pendant la grossesse est de 45,50% en 2018 contre 34,50% en 2017 à cause de la disponibilité constante des intrants et des stratégies avancées en CPN.

En ce qui concerne la létalité due au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans, l’indicateur a progressé de 4,08% en 2017 à 3,5% à en 2018 soit un gain de 0,58%. En 2018, pour le PNLS-IST on note dans l’ensemble une amélioration de la quasi-totalité des indicateurs. Le pourcentage de femmes enceintes séropositives au VIH ayant reçu des antirétroviraux durant leur grossesse pour réduire la transmission du VIH de la mère à l’enfant est passé de 66% en 2017 à 80% en 2018. La proportion de PVVIH sous ARV retenue dans la file active12 mois après le début du traitement est de 91% tout comme en 2017.

Concernant le traitement ARV, le nombre de PVVIH sous traitement antirétroviral est passé de 59 752 à 64 842 entre 2017 et 2018. La disponibilité des ARV a permis d’atteindre cette performance. Dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, 2 501 cas toutes formes confondues ont été notifiés contre 2 176 cas attendus en 2018. Le pourcentage de nouveaux cas de tuberculose bactériologiquement confirmés traités avec succès (guérison et traitement terminé) en 2018, a régressé de 83 % à 80,7% contre une cible 89,7%.

En ce qui concerne les couvertures de la prise en charge intégrée des MTN, les résultats sur la proportion de personnes traitées à l’Ivermectine dans la population éligible sont restés stationnaires entre 2017 et 2018 à 83%. En matière de « l’Amélioration de la sécurité sanitaire et la réponse aux épidémies et autres urgences de santé publique » : En matière d’hygiène, de la prévention et contrôle de l’infection, on note une évolution favorable des indicateurs de PCI (de 36% en 2017 à 38% en 2018) liés aux activités de tri de déchets, de bio nettoyage et de renforcement de capacités des acteurs dans les FS.

En 2018, aucune épidémie n’a été enregistré, aucun district n’est resté silencieux dans la détection et la notification des cas de maladies à potentiel épidémique (MPE). Les cas de MPE et événements de santé publique détectés ont tous bénéficié d’une riposte adéquate dans les 14 jours soit 100%.

En matière du « Renforcement de la lutte contre les maladies non transmissibles et promotion de la santé » : En 2018, le programme national de lutte contre les maladies non transmissibles a poursuivi le renforcement de la mise en œuvre des actions à base communautaire. Ces actions ont permis d’améliorer le pourcentage de structures de santé primaires offrant le paquet essentiel d’interventions pour la prise en charge intégrée des MNT (WHO-PEN) de 10,29% en 2017 à 18% en 2018.

Le pourcentage des personnes vivant avec un handicap pris en charge en réadaptation physique est passé de 2% en 2017 à 68,13% en 2018. Cette performance a été réalisée grâce à la prise en compte des prestations de tous les services spécialisés de rééducation fonctionnelle dans les six régions sanitaires et les FS.

Au vu des résultats obtenus de la deuxième année de mise en œuvre du PNDS 2017-2022 au total vingt (20) indicateurs sont en progression (59%) trois (3) indicateurs de performance stationnaire (9%) et onze (11) indicateurs en régression (32%) ; le Ministère se propose d’agir sur les difficultés rencontrées afin de mieux orienter les actions sur le terrain les années à venir.