Les Togolais réclament plus en matière de service de santé de base, Afrobaromètre, Juillet 2024.

Les Togolais réclament plus en matière de service de santé de base, Afrobaromètre, Juillet 2024.

Auteur : Djawène Djoré 

Site de publication : https://www.afrobarometer.org/ 

Type de publication : Rapport 

Date de publication : 23 juillet 2024

 

Cet article rend compte des perceptions des Togolais sur l’accès et certains aspects de la qualité des services de santé. Selon la plus récente enquête d’Afrobarometer au Togo, huit citoyens sur 10 affirment qu’un membre de leur famille a manqué de médicaments ou de soins médicaux au moins une fois – et beaucoup fréquemment – au cours des 12 derniers mois. 

La moitié des Togolais qui ont eu recours à des services médicaux publics ces 12 derniers mois déclarent qu’il leur a été facile d’obtenir l’attention nécessaire, et la majorité d’entre eux disent avoir été traité avec courtoisie par le personnel médical. Cependant, beaucoup disent avoir dû verser des pots-de-vin. En plus, ils sont majoritaires à déplorer les longs temps d’attente, le mauvais état des infrastructures, la pénurie de médicaments ou d’autres matériels, et l’absence de médecins ou d’autres membres du personnel soignant. La majeure partie des répondants se disent insatisfaits des performances de leur gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base.

Importance de la question sanitaire 

Les questions de santé occupent la troisième place des problèmes les plus importants auxquels les Togolais font face et qu’ils souhaiteraient que leur gouvernement attaque, juste derrière le chômage et les problèmes d’eau (Figure 1).

 Environ huit Togolais sur 10 (78%) déclarent que leur ménage a manqué de médicaments ou de soins médicaux au cours des 12 derniers mois, y compris 31% qui disent avoir connu cette pénurie « plusieurs fois » (19%) ou « toujours » (12%). Seulement 22% disent n’avoir jamais connu ce besoin (Figure 2).

Contact avec les centres sanitaires 

Pendant le processus de collecte de données, les équipes de terrain d’Afrobarometer font des observations relatives à l’infrastructure locale sur le terrain. Par exemple, dans chaque zone de dénombrement (ZD) qu’ils visitent, les agents de collecte vérifient si un dispensaire ou un hôpital est disponible dans la ZD ou « facilement accessible à pied » (c’est-à-dire que les répondants pourraient atteindre sans encourir des frais de transport importants). Etant donné que les ZD visitées sont sélectionnées pour représenter la population du pays dans son ensemble, ces données fournissent des indicateurs fiables de la disponibilité des infrastructures et des services pour chaque pays.

Facilité de l’accès aux soins de santé 

A la question de savoir s’il était facile ou difficile d’obtenir les soins ou les services médicaux, les avis sont partagés. Parmi les répondants ayant sollicité un tel service au cours des 12 derniers mois, cinq sur 10 (50%) affirment qu’il était « facile » (39%) ou « très facile » (11%) d’avoir ce dont ils avaient besoin. Cependant, l’autre moitié (50%) de ces répondants estiment que cela n’a pas été une tâche aisée (Figure 6). 

L’accès aux soins semble plus facile aux personnes plus âgées (66% des plus de 55 ans), aux plus nantis (62%), aux résidents des milieux ruraux (52%) et à ceux des régions Centrale (58%), Kara (56%) et Plateaux (55%) qu’à leurs homologues respectifs (Figure 7).

Traitement respectueux de la part du personnel médical 

L’accueil des patients est la première étape du parcours thérapeutique. Il donne une impression de la qualité des soins et des services et est déterminant pour la mise en confiance des patients dans les structures de santé. 

La majorité (60%) de ceux qui ont demandé des services médicaux dans un centre de santé public estiment être généralement traités avec respect, soit « quelque peu » (27%) ou « beaucoup » (33%). Par contre environ une personne sur cinq (22%) disent que leur traitement a été juste « un peu respectueux », et 17% déclarent n’avoir reçu aucun respect (Figure 9).

Problèmes rencontrés dans les structures sanitaires 

Hormis les problèmes de pots-de-vin et de difficulté d’accès aux soins mentionnés par une partie des Togolais, beaucoup énumèrent également d’autres problèmes qu’ils ont rencontré dans les centres sanitaires publics. 

La majorité des répondants ayant eu affaire à un hôpital public pendant l’année écoulée signalent avoir au moins une fois eu des problèmes de longs temps d’attente (77%),2 de délabrement des infrastructures (71%), de pénurie de médicaments ou d’autres matériels (68%) et d’absence de médecins ou d’autres personnel soignant (54%) (Figure 10).

Performance du gouvernement 

La majorité (56%) des Togolais désapprouvent les performances de leur gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base (Figure 12). Le taux d’insatisfaction à l’égard des performances gouvernementales dans le domaine sanitaire est plus élevé parmi les répondants de plus de 55 ans (70%), les pauvres (62%) et les résidents de la région des Plateaux (66%) que parmi les autres catégories de répondants (Figure 13).

Conclusion 

Malgré certaines réformes enregistrées dans le domaine, l’accès aux soins de santé de qualité reste un défi prioritaire pour les Togolais. Pour beaucoup de citoyens, l’accessibilité aux soins s’avère difficile pour plusieurs raisons dont entres autres un manque de respect du personnel soignant, un manque de médicaments et autres fournitures sanitaires, l’absence des médecins ou de personnels soignants dans les hôpitaux, et les longues files d’attente. Toutes ces difficultés sont susceptibles de contribuer à l’insatisfaction des Togolais vis-à-vis des performances gouvernementales en matière de promotion des services de santé de base.