Auteur : Hervé Akinocho
Organisations affiliées : Afrobarometer, Ghana Center for Democratic Development (CDD-Ghana), Center for research and opinion polls
Site de publication : afrobarometer.org
Type de publication : Article
Date de publication : 3 Mars 2021
*Wathinotes are excerpts of publications chosen by WATHI and converted into original documents. The reports used to create Wathinotes are selected by WATHI based on their pertinence to the context of the countries and subjects in question. The goal of Wathinotes is to promote the reading and sharing of original documents that are not the property of WATHI, but written by highly qualified scholars and experts.
Pour contrôler la propagation du coronavirus sur son sol, le gouvernement togolais a pris une batterie de mesures au niveau sécuritaire, sanitaire, sociale, et économique. Au niveau sécuritaire, il y a entre autres mesures la fermeture des frontières terrestres et aériennes et la mise en place du couvre-feu. Au niveau sanitaire, le gouvernement a mis en place le port du masque dans l’espace public, le lavage des mains dans les lieux d’accès public, la déclaration d’état d’urgence sanitaire, et la mise en place de laboratoires mobiles pour les dépistages à l’intérieur du pays.
Le gouvernement reçoit une approbation majoritaire quant à sa gestion de la COVID-19 dans son ensemble, mais il est confronté à plusieurs défis, notamment le sentiment que l’aide aux ménages a été distribuée de façon inéquitable et que les fonctionnaires volent des ressources allouées à la réponse à la pandémie.
Connaissance de la COVID-19
Une très grande majorité des Togolais (95%) se considèrent « quelque peu bien » ou « très bien » informés sur la pandémie de la COVID-19. Cet état des faits est assez uniformément distribué à travers les groupes socio-démographiques, même si la connaissance est légèrement moins forte parmi ceux sans instruction formelle et parmi les jeunes.
Impacts
Près d’un Togolais sur trois (32%) par contre déclarent que quelqu’un dans leur ménage a subi des pertes temporaires ou permanentes d’un emploi, d’une entreprise, ou d’une principale source de revenus. Ces pertes grandissent selon le niveau de pauvreté vécue. Ainsi, ils sont 41% parmi ceux ayant un niveau de pauvreté vécue élevée à déclarer avoir fait face à des baisses de revenus.
Mesures de confinement et de fermeture des écoles
Bien que le confinement ou le couvre-feu ont eu des impacts négatifs sur l’économie et la vie des gens, plus des trois quarts (78%) des Togolais ayant vécu ces mesures sont d’accord qu’elles étaient nécessaires pour limiter la propagation de la COVID-19. La fermeture des écoles a été une mesure que deux Togolais sur trois (68%) ont soutenu. Cependant, plus de trois Togolais adultes sur quatre (78%) trouvent que cette fermeture a été « beaucoup trop longue » ou « quelque peu trop longue ».
Assistance et performance gouvernementales
Trois Togolais sur 10 (29%) déclarent qu’un membre de leur ménage a reçu une assistance du gouvernement. Il existe une assez grande disparité par rapport au milieu de résidence. Ainsi, ceux vivant en milieu urbain ont deux fois plus de chance de recevoir une aide que leurs compères des milieux ruraux (40% contre 21%). Au-delà du fait que seule une minorité ait déclaré avoir reçu une aide gouvernementale, une majorité de 82% trouvent que la distribution de l’aide gouvernementale a été « très inéquitable » ou « quelque peu inéquitable ».
Trois Togolais sur 10 (29%) déclarent qu’un membre de leur ménage a reçu une assistance du gouvernement.
Dans l’ensemble, les Togolais sont satisfaits de la façon dont le gouvernement gère la réponse à la pandémie de COVID-19 (72%) et tient le public informé (88%). Quant à la corruption, deux Togolais sur trois (66%) pensent que « certains » ou « beaucoup » des fonds et ressources disponibles pour combattre et répondre à la pandémie ont été perdu ou volé à cause de la corruption au sein du gouvernement.
Vaccins
Les citoyens togolais ne font pas dans leur majorité (62%) confiance au gouvernement quant à son rôle d’assurer que le vaccin de la COVID-19 est sûr. Les Togolais des milieux ruraux sont plus susceptibles de se faire vacciner (56%) que leurs pairs des milieux urbains (41%). Les répondants les plus jeunes (54% de 18-25 ans) sont plus enclins de se faire vacciner que leurs ainés (46%-50%).
Restriction des libertés ?
Les Togolais ont un avis assez contrasté sur la préservation des libertés. Ainsi, ils sont 54% à être « en désaccord » ou « tout à fait en désaccord » avec la possibilité que le gouvernement censure les médias pendant une pandémie. Quant à l’utilisation des forces de sécurité pour faire appliquer les mesures de santé publique, ce sont 72% des Togolais qui sont « d’accord » ou « tout à fait d’accord ».
La gestion des situations de crise nécessite parfois l’utilisation de procédures de prises de décisions plus souples ou de mesures limitant certaines libertés individuelles ou collectives. Cet état des faits pourrait engendrer quelques dérives de la part des décideurs. Il ressort de nos résultats que les citoyens togolais sont majoritairement (65%) inquiets que les politiciens essaient de profiter de la pandémie de COVID-19 pour augmenter leur richesse ou leur pouvoir.
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