Éviter de nouvelles violences et garantir le droit de manifestation pacifique, FIDH

Éviter de nouvelles violences et garantir le droit de manifestation pacifique, FIDH

Organisation affiliée : Fédération internationale pour les Droits Humains (FIDH)

Type de publication : Article de presse

Date de publication : Août 2017

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

 

La FIDH et son organisation membre au Togo, la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), dénoncent les violences survenues lors des manifestations du 19 août 2017 dans plusieurs villes du Togo et à la suite desquelles 66 personnes ont été arrêtées, dont des responsables politiques. Alors qu’une journée « ville morte » est organisée aujourd’hui et de nouvelles manifestations les 30 et 31 août, la FIDH et la LTDH appellent tous les acteurs à faire preuve de retenue et à s’abstenir de recourir à la violence. Nos organisations exhortent également les autorités togolaises à procéder à la libération immédiate des manifestants arbitrairement détenus, et garantir les libertés d’expression et de manifestation pacifique.

Ces rassemblements étaient organisés pour demander le retour à la Constitution de 1992 et à une limitation des mandats présidentiels à deux mandats de cinq ans, avec en toile de fond la limitation du mandat présidentiel et le scrutin à deux tours, ainsi que le droit de vote des Togolais de la diaspora. Cela fait depuis 2002, date à laquelle la Constitution avait été modifiée, que l’opposition réclame l’adoption de telles mesures.

Le 23 août 2017, les autorités indiquaient avoir arrêté 81 manifestants et en avoir libéré 15 pour insuffisance de charges. Les 66 manifestants détenus ont été placés sous mandat de dépôt et poursuivis pour diverses charges telles que délit de rébellion, destruction volontaire et voie de fait, détérioration et dégradation de biens publics et privés

« Les autorités togolaises doivent garantir la sécurité des manifestants et prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher un usage disproportionné de la force par les forces de défense et de sécurité, et notamment le recours à des armes létales » affirme Raphaël Kpande-Adzarede, Président de la LTDH.

Le 23 août 2017, les autorités indiquaient avoir arrêté 81 manifestants et en avoir libéré 15 pour insuffisance de charges. Les 66 manifestants détenus ont été placés sous mandat de dépôt et poursuivis pour diverses charges telles que délit de rébellion, destruction volontaire et voie de fait, détérioration et dégradation de biens publics et privés.

Nos organisations appellent les autorités judiciaires et politiques à garantir la tenue d’enquêtes efficaces et de procédures équitables pour tous les auteurs présumés de meurtre et de violences, et à libérer les manifestants arrêtés et détenus pour le simple fait d’avoir manifesté.

Nos organisations appellent également les autorités togolaises à respecter leurs engagements internationaux et notamment la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, dont l’article 11 garantit le droit de se réunir, ainsi que la résolution 281 de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples sur le droit de manifestation pacifique. Nos organisations appellent les autorités togolaises à prendre les mesures nécessaires afin de garantir les libertés d’expression et de manifestation pacifique, et exhortent l’ensemble des acteurs à s’abstenir de tout recours à la violence.