Evaluation de la pollution des ressources en eau du bassin versant de Didagou (Dapaong, Nord-Togo), International journal of biological and chemical sciences, Février 2022

Evaluation de la pollution des ressources en eau du bassin versant de Didagou (Dapaong, Nord-Togo), International journal of biological and chemical sciences, Février 2022

Auteurs : P. Kpiagou, S. Tchegueni, G. Boguido, D. Sama, K. Gnandi, T. Tchacondo et A. I. Glitho

Organisation affiliée : International journal of biological and chemical sciences

Type de publication : Article

Date de publication : Février 2022

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Introduction

L’eau, l’hygiène et l’assainissement sont des enjeux majeurs du XXIème siècle. Les chiffres des Nations Unis révèlent que près de 900 millions de personnes n’ont pas accès à un point d’eau amélioré, dont plus de 300 millions en Afrique subsaharienne (OMS, 2011). Si les objectifs en matière d’eau potable sont en voie d’être atteints, il demeure de profondes inégalités entre les régions, les zones urbaines et rurales, ainsi qu’une incertitude majeure sur la qualité de l’eau effectivement consommée.

Dans le but d’atteindre l’Objectif 6 du Développement Durable (ODD6), le Togo s’est fixé des cibles qui sont entre autres : Faire passer la proportion de la population utilisant des services d’alimentation en eau potable à moins 30 minutes de 62% en 2015 à 100% en 2030, d’ici 2030, mettre fin à la défécation à l’air libre (52% (66% en milieu rural) à 0%).

En effet, la ville de Dapaong (ville secondaire) souffre de nombreux problèmes dont les majeurs sont les problèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable. Les ressources en eau permettant l’alimentation en eau de la ville de Dapaong proviennent essentiellement de la retenue d’eau du barrage de Kalsom.

Les populations de Kalsom et Djabargou utilisent l’eau des puits (traditionnels et améliorés) et forages qui sont sujetes à la pollution par les déchets des quartiers bénéficiaires de l’eau potable issue du barrage via le marigot de Didagou.

Faute de systèmes d’assainissement adéquats, les ordures ménagères et les fèces sont lessivées et transportées en saison des pluies dans le lac du barrage. Or, compte tenu du mode de collecte et de stockage des déchets ménagers au Togo, à savoir le ramassage en vrac sans tri préalable, les déchets ménagers urbains constituent une source non négligeable d’apport en éléments traces métalliques (ETM) parmi lesquels les plus toxiques (Mercure, Cadmium et Plomb).

Dans le but d’atteindre l’Objectif 6 du Développement Durable (ODD6), le Togo s’est fixé des cibles qui sont entre autres : Faire passer la proportion de la population utilisant des services d’alimentation en eau potable à moins 30 minutes de 62% en 2015 à 100% en 2030, d’ici 2030, mettre fin à la défécation à l’air libre (52% (66% en milieu rural) à 0%)

Les populations de Kalsom et Djabargou utilisent l’eau des puits (traditionnels et améliorés) et forages qui sont sujetes à la pollution par les déchets des quartiers bénéficiaires de l’eau potable issue du barrage via le marigot de Didagou.

Faute de systèmes d’assainissement adéquats, les ordures ménagères et les fèces sont lessivées et transportées en saison des pluies dans le lac du barrage. Or, compte tenu du mode de collecte et de stockage des déchets ménagers au Togo, à savoir le ramassage en vrac sans tri préalable, les déchets ménagers urbains constituent une source non négligeable d’apport en éléments traces métalliques (ETM) parmi lesquels les plus toxiques (Mercure, Cadmium et Plomb).

Résultats des enquêtes sociales

En saison des pluies, comme en saison sèche, 50% des ménages de Kalsom utilisent les forages comme source principale d’approvisionnement en eau de consommation alors que les populations de Djabargou utilisent les puits traditionnels à 70% des cas comme source principale d’approvisionnement en eau de consommation. Néanmoins, la proportion de la population utilisant l’eau du barrage comme source secondaire d’eau de consommation (7,5%) n’est pas à négliger.

Gestion des excréta et des eaux usées

Les résultats de l’enquête ont révélés que 70% des ménages enquêtés ne disposent pas de latrines. L’analyse de la Figure 2 a permis de constater qu’il existe trois (03) types de latrines dans ces villages à savoir, latrine traditionnelle, latrine à fosse sèche ventilée (VIP) et latrine ECOSAN, et que la défécation à l’air libre (67%) était plus pratiquée.

En effet, le rejet des eaux usées dans la nature, sur l’environnement et le cadre de vie de la population peut provoquer la pollution de la nappe phréatique, ce qui va entraîner la contamination des points d’eau servant à l’alimentation en eau potable de ces deux villages

Cette situation ajoutée à la non protection des puits constitue un facteur de risque de contamination fécale important pour les eaux de puits de ces deux villages et pour l’eau du barrage de Kalsom. Il est à noter aussi que toutes les douches des ménages enquêtés ne disposaient pas de puisard.

En effet, le rejet des eaux usées dans la nature, sur l’environnement et le cadre de vie de la population peut provoquer la pollution de la nappe phréatique, ce qui va entraîner la contamination des points d’eau servant à l’alimentation en eau potable de ces deux villages.

Résultats des analyses bactériologiques

Une contamination fécale est anormale, elle révèle un problème d’hygiène général. En saison sèche, à l’exception de l’eau de robinet ER (TdE), toutes les eaux analysées étaient polluées par au moins un des germes recherchés.

La présence de certains germes témoins de pollution fécale dans l’eau de la TdE témoigne d’une absence et/ou d’une mauvaise désinfection réalisée avant la distribution de cette eau. L’emploi de matériaux inappropriés pour la canalisation peut favoriser aussi la croissance bactérienne (OMS, 2011).

Discussion

Sources d’approvisionnement en eau des villages de Kalsom et Djabargou

Il ressort clairement de ces résultats que les populations des villages de Kalsom et de Djabargou souffrent d’une pénurie d’eau potable. Ceci apparaît comme un moyen de transmission des maladies liées à l’eau. En réalité la mauvaise qualité des eaux peut être à l’origine de graves problèmes de santé, les maladies les plus fréquentes restent les maladies diarrhéiques dont le choléra (ONUDI, 2005). Selon l’OMS, dans le monde, 1,1 milliard de personnes consommaient encore de l’eau provenant des sources d’approvisionnement non amélioré en 2002.

Une contamination de l’eau pendant le transport est plus évident avec les enfants (42,50% des cas) qui ne respectent pas souvent les règles d’hygiène.

Qualité des eaux analysées

En évoquant la qualité de l’eau en milieu rural et spécialement la pollution des forages, Guillemin (1984) a montré à travers les analyses de 918 points d’eau dans le pays le plus proche de la zone d’étude, au Burkina-Faso, que les forages, sources supposées d’eau potables, sont bien souvent pollués. Il souligne par ailleurs que les points d’eau traditionnels étaient les plus pollués et que cette pollution était imputable à des facteurs physiques (structure géologique et topographique), techniques (absence de margelle et parois non aménagées) et humaines (comportements et mentalités).

Tout comme les analyses bactériologiques, les fortes pollutions en éléments physico-chimiques à l’exception de l’Arsenic étaient observées en saison pluvieuse. La dégradation de la qualité chimique observée des ressources en eau du bassin versant de Didagou est liée essentiellement à un mauvais assainissement (rejets non contrôlés des déchets liquides et solides) et à une agriculture intensive.

En effet, les activités agricoles à travers l’utilisation des engrais et pesticides chimiques (surtout les Pyréthrinoïdes (35,71%) suivis des Néonicotinoïdes (14,29% des cas) utilisés dans le bassin de Didagou) sont des sources de contamination non négligeables en ETM toxiques.

Conclusion

Les ressources en eau permettant l’alimentation en eau de la ville de Dapaong proviennent essentiellement de la retenue d’eau du barrage de Kalsom dans le bassin versant de Didagou. L’étude des facteurs de pollution de ce bassin versant, couplée avec l’évaluation du niveau de contamination bactériologique et physico-chimique des ressources en eaux ont montré un lien entre la dégradation de la qualité de ces ressources en eaux et le mode de gestion des déchets dans la commune de Dapaong accentué par un maraîchage à fort usage des pesticides (surtout des Pyréthrinoïdes (35,71%)).

Les indicateurs définis dans le cadre de cette étude ont montré la dégradation des ressources en eau du bassin versant de Didagou. Ainsi des actions doivent être menées pour réduire l’impact négatif de cette pollution sur la santé de la population de Dapaong.

 

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