Auteurs : Dr Hanna Schmuck, Dr Stefan Kienberger, Claire Belluard et Dr Olga Bassong
Organisation affiliée : GIZ
Type de publication : Rapport
Date de publication : Janvier 2020
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Changement climatique au Togo
En ce qui concerne le Togo, la majeure partie des projections sur le long terme (2071-2100) semble pointer vers une augmentation significative des températures sur toute l’année, oscillant entre deux et plus de quatre degrés Celsius selon le scénario envisagé. Ce que l’on peut observer, c’est que dans le scenario pessimiste, on observe une augmentation plus forte de la température dans le nord que dans le sud, ce qui conduit à des températures moyennes d’environ 32°C.
En ce qui concerne les précipitations, on peut s’attendre à une diminution de la quantité totale, qui est à nouveau similaire (et moins forte) jusqu’au milieu du siècle, avec une diminution beaucoup plus forte dans le scénario RCP8.5 pour la fin du siècle. Les données tendent à indiquer que la diminution pourrait être plus forte vers le sud. Toutefois, il faut prendre cela avec prudence, en raison des incertitudes du modèle.
Les journées sèches consécutives – une approximation pour les sécheresses – indiquent qu’il y aura une augmentation des journées sèches, en particulier dans la partie nord du Togo. Il est intéressant de noter que dans le scénario RCP8.5. de la fin du siècle, l’augmentation est moindre, avec même une diminution dans le sud.
En ce qui concerne le Togo, la majeure partie des projections sur le long terme (2071-2100) semble pointer vers une augmentation significative des températures sur toute l’année, oscillant entre deux et plus de quatre degrés Celsius selon le scénario envisagé
L’indice des jours pluvieux consécutifs montre une image beaucoup plus claire, qui correspond à une tendance générale à la baisse pour l’ensemble du pays, avec à nouveau une baisse beaucoup plus forte pour le RCP8.5 à la fin du siècle.
Pour ce qui est de l’intensité des précipitations, l’ensemble de données PR10 (jours de précipitations > 10mm), montre une diminution dans le nord supérieur, tandis que l’on constate une légère augmentation dans les parties centrale et sud du Togo. Encore une fois, il faut souligner que les résultats pour les précipitations doivent être pris avec prudence, en raison des incertitudes liées à la modélisation des précipitations et de la résolution grossière des résultats du modèle par rapport à la petite superficie du Togo.
Par ailleurs, les visites de terrain menées dans le cadre de cette étude ont permis d’apporter des détails sur la perception du changement climatique au niveau local. Ainsi, tant le personnel de santé que les habitants des communautés constatent déjà les phénomènes climatiques extrêmes : vagues de chaleur, retardement de la saison des pluies, sécheresses prolongées, pluies diluviennes et orages. Les personnes interrogées sont conscientes que ces phénomènes endommagent les infrastructures locales, réduisent les rendements agricoles et contribuent à un phénomène de migration temporaire ou permanente vers les centres urbains ou à l’extérieur du pays.
Le risque est en effet fortement influencé par les conditions climatiques, plus favorables dans le sud que dans les régions plus chaudes et partiellement sèches du nord
Il est également ressorti des visites de terrain que les vagues de chaleur et pluies diluviennes préoccupent les habitants, en ce qu’elles rendent plus difficile l’accès aux services de santé. Les événements climatiques extrêmes eux-mêmes endommagent les structures de santé et constituent donc un risque pour les employés et les patients.
Pourtant, bien que les gens observent les phénomènes climatiques extrêmes se produisant à l’heure actuelle et que certaines personnes aient entendu parler du « changement climatique » dans les médias, la population n’est pas forcément consciente que ces phénomènes vont perdurer et même s’intensifier, risquant d’avoir des effets sur la santé, y compris pour les groupes les plus vulnérables.
Paludisme
Les cinq préfectures les plus à risque se trouvent dans le sud (Vo, Lacs, Moyen Mono, Kpélé et BasMono). Ces préfectures ont non seulement des valeurs de risque de paludisme élevées, mais aussi des valeurs de vulnérabilité hautes. Ceci est également conforme aux observations selon lesquelles la plupart des cas de paludisme survient dans les préfectures du centre et du sud du Togo. Le risque est en effet fortement influencé par les conditions climatiques, plus favorables dans le sud que dans les régions plus chaudes et partiellement sèches du nord.
Toutefois, d’autres facteurs de risque, comme la présence de plans d’eau, jouent également un rôle important. De plus, le nombre de personnes infectées ainsi que la méthode de conservation de l’eau à usage domestique augmentent l’indice de risque dans quelques préfectures. Ce qu’il faut considérer avec prudence, ce sont les valeurs relativement élevées des personnes infectées dans la ville de Lomé, qui peuvent s’expliquer par un nombre plus élevé de cas de paludisme signalés, en raison de la mobilité des personnes provenant d’autres préfectures vers Lomé, qui dispose d’hôpitaux mieux équipés.
Affections/Infections respiratoires
Les valeurs de risque les plus élevées se trouvent dans les préfectures d’Oti et de Kpendjal (les deux ayant une valeur égale de risque élevé) suivis par Tandjoaré, Doufelgou et Tône. Toutes ces préfectures présentent des valeurs relativement élevées tant pour les dangers que pour la vulnérabilité et c’est la composante « danger » qui contient les éléments les plus significatifs en termes d’influence sur l’indice de risque. Ceci est dû aux valeurs élevées des deux indicateurs climatiques, à savoir les journées sèches consécutives (reflétant les conditions de sécheresse) et la température. Les caractéristiques géographiques du Togo font en effet que la zone nord est influencée par le Sahel.
De plus, la valeur élevée des feux de forêt ainsi que les types de couverture terrestre plus favorables font augmenter les valeurs de danger et donc de risque dans les régions du nord. Plusieurs préfectures présentent également des valeurs plus élevées pour certains indicateurs de danger (par exemple les types de couverture terrestre, les personnes infectées, les gaz d’échappement), tandis que d’autres ont des valeurs plus faibles pour les jours secs consécutifs et la température maximale. . Les résultats de l’évaluation des risques de cette étude concordent également avec les constats de cas d’infections respiratoires plus nombreux dans les régions du nord.
Méningite
C’est à Kpendjal dans le nord-est du Togo, que l’on trouve le score de risque le plus élevé. Cette préfecture est ensuite suivie d’Oti, Cinkassé, Tchamba et Tône. Tchamba fait l’exception car elle présente un risque élevé par rapport au reste de la région (centre-est), dû à la fois aux valeurs moyennes et élevées du danger et de la vulnérabilité socioéconomique.
Kpendjal se caractérise par des valeurs élevées pour les composantes danger et vulnérabilité. Encore une fois et de la même manière que pour les infections respiratoires, cela est dû aux valeurs élevées des indicateurs climatiques (journées sèches consécutives et fortes températures). Les deux atteignent leur maximum dans les régions septentrionales, avec des valeurs plus faibles vers le sud. Ceci est dû aux caractéristiques géographiques du Togo, où la zone nord est influencée par le Sahel. De plus, des classes de couverture terrestre favorables, un nombre plus élevé de personnes infectées, ainsi que des niveaux élevés de particules, contribuent à des valeurs de risque plus élevées.
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