Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel (ERI-ESI) Togo, 2017,Ministère de la Planification du Développement et de la Coopération, Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques

Enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel (ERI-ESI) Togo, 2017,Ministère de la Planification du Développement et de la Coopération, Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques

Auteur (s):  Ministère de la Planification du Développement et de la Coopération ; Institut national de la statistique et des etudes économiques et démographiques

Type de publication : Rapport de synthèse

Date de publication : Juillet 2019

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Conditions d’activités dans le secteur informel

Les unités de production informelle (UPI) existantes au Togo sont concentrées à 30,4% dans le secteur des services, 28,4% dans l’industrie et 41,2% dans le commerce. Quant à la main d’œuvre, elle se concentre à 44,5% dans l’industrie, 19,4% dans le commerce et 36,1% dans les services.

Selon le secteur d’activité, c’est le secteur du commerce qui renferme 30,4% des UPI et 36,1% le plus grand nombre des UPI (41,2%) et utilise moins du cinquième de la main-d’œuvre (19,4%). Ensuite vient le secteur des services avec 30,4% des UPI et 36,1% de la main d’œuvre. Le secteur de l’industrie est celui qui est le moins développé avec 28,4% des UPI, mais utilise le plus grand nombre de la main-d’œuvre (44,5%).

Quatre activités renferment 80% des UPI et utilisent 82,9% de la main-d’œuvre. Il s’agit de l’activité de la fabrication qui a créé 22,1% des UPI avec 37,5% de la main d’œuvre, le commerce de détail avec 33% des UPI et 14,6% de la main d’œuvre, l’activité de l’hébergement et restauration avec 18,8% des UPI et utilisant 17% de la main-d’œuvre et les autres activités non classées ailleurs (tailleurs, pressing, coiffure, réparations de biens domestiques, etc.) avec 6,1% des UPI mais avec 13,8% de la main d’œuvre.

Une analyse de la main-d’œuvre selon le statut permet de constater que deux catégories se détachent que quel que soit le secteur d’activité considéré : les travailleurs pour compte propre à plus de 78% de la main-d’œuvre (de 78,4% dans l’industrie à 92,4% dans le commerce) et les travailleurs dépendants non rémunérés (de 5,9% dans le commerce à 15,7% dans l’industrie.

Main-d’œuvre et emploi dans le secteur informel

Quatre formes d’organisation du travail des UPI sont mises en évidence dans cette étude : l’auto-emploi où la main-d’œuvre est constituée uniquement de travailleurs à compte propre et des associés ; la forme non salariale qui n’emploie aucun salarié ; la forme salariale pour laquelle la main-d’œuvre est constituée uniquement de salariés (le dirigeant mis à part) et enfin la forme mixte qui comprend au moins un salarié et un non salarié parmi les emplois dépendants de l’UPI.

La taille moyenne d’une UPI est de 1,2 personnes. Les tailles relativement faibles des UPI résultent de la structure familiale, du mode et motif de constitution qui s’inscrit le plus souvent dans une logique de subsistance. La main-d’œuvre dans le secteur informel est fortement féminisée, moins jeune, relativement moins instruite et stable dans l’emploi.

La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l’ensemble des actifs du secteur informel, est d’environ 17 600 francs, ce qui équivaut en moyenne à 235 francs en termes de revenu horaire dans le secteur informel

Dans les actifs occupés du secteur informel, seulement 16,5% ont moins de 25 ans et l’âge moyen des actifs est de 36,7 ans au niveau national avec de fortes disparités selon le secteur d’activité. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 22,5% et 20% respectivement dans l’industrie et les services et les actifs de ces deux secteurs sont plus jeunes avec l’âge moyen de 35,2 ans et 35,4 ans respectivement. A l’opposé les jeunes de moins de 25 ans dans le commerce ne représentent que 9% et les actifs de ce secteur sont les plus âgés avec l’âge moyen de 39,1 ans.

Dans le secteur informel, les travailleurs sont relativement stables dans leur emploi car leur ancienneté est en moyenne de 7,8 ans mais ils sont de faible niveau d’instruction car la durée moyenne dans l’étude n’excède pas cinq ans.

La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l’ensemble des actifs du secteur informel, est d’environ 17 600 francs, ce qui équivaut en moyenne à 235 francs en termes de revenu horaire dans le secteur informel. Les travailleurs informels de Lomé s’en tirent relativement mieux avec un revenu moyen légèrement plus élevé (277 FCFA). Suivant le sexe des travailleurs des UPI, les femmes qui travaillent dans le secteur informel pâtissent d’un déficit de revenu très marqué par rapport aux hommes. En moyenne, les hommes (349 FCFA) perçoivent un revenu presque deux fois supérieur à celui des femmes (184 FCFA). Enfin, le revenu horaire augmente avec le niveau d’instruction qui passe de 193 FCFA pour les travailleurs n’ayant aucun niveau d’instruction à 966 FCFA pour les travailleurs du niveau supérieur.

Capital, investissement et financement dans le secteur informel

Dans l’ensemble, le capital ou le patrimoine du secteur informel est composé du terrain qui constitue 41,5% du capital, des véhicules professionnels (12,3%), des motos (12,4%), local (11,6%) et des machines (11,0%). Cette composition est variable selon le milieu de résidence. Ainsi, à Lomé, si le capital est composé à plus que 90% des terrains (70,1%) et du local (18,4%), la composition est plus variée en milieu rural avec dans l’ordre les machines (22,4%), des outillages (22,1%), des véhicules professionnels (15,6%) et terrain (14,3%).

La valeur moyenne du capital investi dans le secteur informel au Togo est en moyenne de 51,442 millions de FCFA. Elle est investie à 64,8% dans les services, 20,4% dans le commerce et 14,8% dans l’industrie. Selon le milieu de résidence, cette valeur est investie à Lomé à 52,5%, 20,1% dans les autres villes et de 27,4% en milieu rural.

Le secteur du commerce contribue à 51,5% et 38,1% respectivement au chiffre d’affaire et à la production, les services (26,3% et 33,6%) et l’industrie à 22,2% et 28,3%

En 2017 au Togo, les UPI ont réalisé un chiffre d’affaire de 2 026 359 millions de francs FCA pour une production de 1 536 032 millions de FCFA. Le secteur du commerce contribue à 51,5% et 38,1% respectivement au chiffre d’affaire et à la production, les services (26,3% et 33,6%) et l’industrie à 22,2% et 28,3%. Quant au milieu de résidence, c’est le milieu rural qui contribue le plus avec 49,6% pour le chiffre d’affaire et 51,2% de la production annuelle et Lomé ne contribue que pour 21,6% du chiffre d’affaire et 22,5% de la production annuelle.

Au plan salarial, la masse salariale annuelle ne représente que 16,4% dans le secteur informel. Cette masse est plus concentrée au niveau de la branche d’activité commerce où elle représente 20,1%.

La valeur ajoutée et le revenu mixte annuel fournis par le secteur informel s’élèvent à 1 309 349 millions FCFA pour la valeur ajoutée et 1 076 998 millions FCFA pour le revenu mixte annuel. La contribution du secteur du commerce (38,3% pour la valeur ajoutée et 38,3% pour le revenu mixte annuel) est la plus importante, suivie de celles du secteur des services (33,9% et 35,7% respectivement) et de l’industrie (27,9% et 28,2%). Au plan salarial, la masse salariale annuelle ne représente que 16,4% dans le secteur informel. Cette masse est plus concentrée au niveau de la branche d’activité commerce où elle représente 20,1%.