Pour une croissance forte, durable et inclusive, Groupe de la Banque mondiale pour le Togo

Pour une croissance forte, durable et inclusive, Groupe de la Banque mondiale pour le Togo

Auteur : Groupe de la Banque mondiale pour le Togo

Organisations affiliées : Association internationale de développement, Société financière internationale, Agence multilatérale de garantie des investissements

Type de publication : Rapport

Date de publication : 20 avril 2017

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Contexte politique et social

Le Togo est un état fragile qui se remet encore des effets des années d’isolement et de désengagement des donateurs (de 1993 à 2007) en raison des troubles politiques et de la mauvaise gestion économique. La mort du Président Gnassingbé Eyadema en 2005, suivie de l’élection de son fils, le Président Faure Gnassingbé quelques mois plus tard, marquent un jalon important dans l’histoire récente du pays, en ce qu’il sera suivi par des négociations politiques pour promouvoir des réformes démocratiques et susciter le retour des partenaires au développement.

Les résultats des élections présidentielles de 2005 ont été largement contestés par les groupes d’opposition, provoquant une période d’affrontements politiques et de violences. Les négociations tenues en 2006 ont donné lieu à un Accord de Politique Global (GPA) signé par le parti au pouvoir et l’opposition qui a donné lieu à des élections législatives libres et équitables en 2007, avec une forte participation des groupes de l’opposition et des réformes dans l’armée. Cela a mis le pays sur la voie d’une plus grande stabilité politique et sociale et a permis de régulariser les relations avec les partenaires internationaux dans un contexte d’optimisme.

La mise en œuvre des réformes politiques a été lente et la question du rétablissement de la limitation du nombre de mandats présidentiels reste un sujet controversé.  Après avoir remporté un troisième mandat aux élections présidentielles de 2015, le parti d’UNIR du président Faure (Union pour la République) détient également une majorité au Parlement. Une opposition fragmentée continue de demander qu’une limitation du nombre de mandats présidentiels soit réintégrée ainsi que d’autres réformes du GPA de 2006.

Le Togo est un état fragile qui se remet encore des effets des années d’isolement et de désengagement des donateurs (de 1993 à 2007)

Les demandes d’organisation d’élections locales (qui n’ont pas eu lieu depuis 1986) se sont intensifiées au fil des années et des efforts sont déployés pour maintenir celles-ci dans le cadre du programme de décentralisation du gouvernement. En juillet 2016, le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité (HCRRUN), mis en place par le gouvernement en 2015 pour appliquer les recommandations de la Commission de vérité, de justice et de réconciliation (CVJR) a organisé un atelier pour discuter des réformes politiques urgentes (notamment la tenue d’élections locales).

Une commission spéciale sur les priorités de la réforme politique et une commission sur la décentralisation ont été créées en début 2017 pour faire progresser ces programmes. La coalition d’opposition principale demeure critique des efforts en matière de réforme politique. Les prochaines élections législatives sont attendues en 2018 et les élections présidentielles 2020.

« Le progrès lent du rehaussement du niveau de vie a alimenté les tensions sociales au cours des dernières années, notamment des grèves de différents secteurs. »

Le progrès lent du rehaussement du niveau de vie a alimenté les tensions sociales au cours des dernières années, notamment des grèves de différents secteurs. L’année scolaire 2016-2017 a été perturbée par un retard au début de l’année scolaire, suivi de grèves persistantes d’enseignants revendiquant de meilleurs salaires et avantages sociaux. Les classes annulées ont déclenché des protestations d’élèves qui n’ont fait qu’aggraver la situation. En mars 2017, le gouvernement a proposé des mesures pour répondre aux revendications des enseignants, ce qui a contribué à apaiser les tensions.

Développements économiques récents et perspectives

La performance économique récente du Togo a été relativement robuste. Au cours des trois dernières années, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint en moyenne plus de 5 pour cent par an, ce qui est supérieur à la moyenne observée en Afrique subsaharienne. Alors que le Togo a subi plusieurs chocs négatifs tels que le déclin économique au Nigéria et la baisse des prix des produits de base de ses principaux produits d’exportation (phosphates, clinker), le gouvernement a adopté un programme ambitieux d’investissement public qui a contribué à soutenir la demande globale en 2015 et 2016.

La performance économique récente du Togo a été relativement robuste

Du côté de l’offre, les principaux moteurs de la croissance économique ont été la production agricole, les industries extractives et les activités commerciales. La production agricole qui représente environ la moitié du PIB du pays et plus de 60 pour cent de l’emploi a bénéficié de bonnes conditions climatiques et des initiatives récentes qui ont entraîné une augmentation de la productivité des céréales, des cultures commerciales et du bétail. Les industries extractives, en particulier la production de clinker, le commerce, le transport et la communication ont également contribué à la croissance au cours des dernières années.

Du côté de l’offre, les principaux moteurs de la croissance économique ont été la production agricole, les industries extractives et les activités commerciales

L’inflation est restée sous contrôle. L’inflation était en moyenne de 0,9 pour cent en 2016, grâce à une politique monétaire prudente, suivie par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et des prix d’aliments bas. L’expansion monétaire a été alignée sur la croissance économique, tandis que le crédit au secteur privé a augmenté d’environ 10 pour cent par an, en moyenne, entre 2013 et 2016. Le taux moyen des prêts était de 8,6 pour cent en décembre 2016, légèrement supérieur à la moyenne de 7,2 pour cent au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

La situation financière s’est nettement détériorée en 2015 et 2016. Le déficit budgétaire est passé de 5,8 pour cent du PIB en 2013 à plus de 9 pour cent du PIB durant cette période

La situation financière s’est nettement détériorée en 2015 et 2016. Le déficit budgétaire est passé de 5,8 pour cent du PIB en 2013 à plus de 9 pour cent du PIB durant cette période, alors que l’administration centrale a parlé d’accumulation de 60 milliards de FCFA d’arriérés à la fin de 2016, ce qui représente 2,5 pour cent du PIB. Parallèlement, le ratio dette-PIB public a augmenté rapidement d’environ 80,8 pour cent du PIB, le plus élevé en Afrique de l’Ouest et au-dessus du seuil de l’UEMOA de 70 pour cent du PIB. Ce changement a été le résultat de la décision du gouvernement de mettre en œuvre un programme d’investissement ambitieux qui a atteint près de 14 pour cent du PIB en 2016, contre 9,3 pour cent du PIB en 2013. Alors que ce programme a voulu réduire les lacunes importantes d’infrastructures du pays, la marge de manœuvre fiscale limitée a conduit les autorités à trop emprunter, en particulier sur les marchés régionaux et locaux.

Le Togo en tant que petite économie ouverte est vulnérable à une série de chocs extérieurs. La situation économique des principaux partenaires commerciaux comme le Nigéria, le Ghana …

Le Togo en tant que petite économie ouverte est vulnérable à une série de chocs extérieurs. La situation économique des principaux partenaires commerciaux comme le Nigéria, le Ghana et la Chine a des répercussions sur l’économie du Togo. La hausse des prix pétroliers augmenterait la facture des importations. Dans la mesure où le gouvernement devra refinancer sa dette dans les prochaines années, notamment sur le marché régional, l’ajustement budgétaire sera également vulnérable aux hausses des taux d’intérêt sur les marchés financiers régionaux et internationaux.

L’économie, en particulier le secteur agricole, est également exposée à des chocs climatiques. Le changement climatique a été identifié comme une menace majeure pour l’agriculture au Togo parce que la majorité des agriculteurs togolais sont lourdement tributaires des cultures pluviales. Les périodes de précipitations abondantes, en temps opportun, ont généralement été caractérisées par une forte production agricole, alors que les périodes de précipitations sporadiques et faibles, telles qu’en 2013, ont entrainé la mauvaise performance du secteur agricole.

Plan de développement national du gouvernement

En fin 2015, le gouvernement a entamé le processus d’élaboration d’un nouveau Plan National de Développement (PND) pour 2018–2022. Le PND suit la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE, 2013-2017) et offrira un cadre à moyen terme pour l’intégration et la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD). À cette fin, les priorités et les objectifs de l’ODD sont définis sur un mode participatif avec l’appui de l’ONU, la Banque mondiale et d’autres partenaires.

L’objectif principal du Plan national de développement est de forger une nation démocratique solide, stable, ouverte sur le monde et structurellement transformée …

L’objectif principal du PND est de forger une nation démocratique solide, stable, ouverte sur le monde et structurellement transformée, dans laquelle toutes les autorités locales et régionales participent de manière substantielle à une croissance forte, durable et inclusive, favorisant un accès équitable aux services sociaux de qualité et au respect de l’environnement. En ligne avec la Vision 2030, les objectifs stratégiques à moyen terme du PND sont :

  • Améliorer le bien-être et le développement de la population
  • Stimuler la productivité et la compétitivité des secteurs de croissance
  • Renforcer l’infrastructure pour soutenir la croissance
  • Promouvoir la gestion durable du territoire, de l’environnement et du niveau de vie
  • Renforcer la gouvernance et consolider la paix