Document de stratégie pays 2021-2026, Banque africaine de développement, septembre 2021

Document de stratégie pays 2021-2026, Banque africaine de développement, septembre 2021

Auteur : Banque africaine de développement

Site de publication : Banque africaine de développement

Type de publication : Rapport

Date de publication : septembre 2021

Lien vers le document original

*Wathinotes are excerpts of publications chosen by WATHI and converted into original documents. The reports used to create Wathinotes are selected by WATHI based on their pertinence to the context of the countries and subjects in question. The goal of Wathinotes is to promote the reading and sharing of original documents that are not the property of WATHI, but written by highly qualified scholars and experts.

 

Introduction 

Le présent document propose la stratégie d’engagement du Groupe de la Banque au Togo qui couvrira la période 2021-2026. Il analyse les développements récents et les perspectives, présente la revue de la performance du portefeuille ainsi que les expériences et enseignements tirés, et définit la stratégie qui guidera l’appui de la Banque au cours des six prochaines années. Le document a été préparé dans un environnement international marqué par l’incertitude économique liée à la pandémie de la Covid-19, et par l’adoption d’une feuille de route gouvernementale « Togo 2025 » (FDR). L’objectif principal du nouveau DSP est de contribuer à l’accélération de la transformation structurelle et la diversification de l’économie togolaise afin de créer des emplois décents à forte valeur ajoutée, et de bâtir une résilience socio-économique pour une croissance durable et inclusive

Contexte et perspectives du pays

Contexte politique et perspectives 

Le Togo est sur la voie de la consolidation démocratique. Le pays organisé des élections générales entre 2018 et 2020. Les élections présidentielles tenues en février 2020 ont conduit à la réélection du Président en exercice pour un nouveau mandat de cinq ans. Malgré la domination politique du parti au pouvoir, des dissensions politiques ont persisté autour de la limitation du mandat présidentiel et de l’organisation de ces élections. Le Togo a enregistré quelques tensions politiques et sociales avec des manifestations lorsque l’opposition a exigé la limitation rétroactive à deux mandats pour la fonction présidentielle. En vue de préserver le climat de paix dans le pays, et renforcer la cohésion sociale, gage d’un développement inclusif et durable, le gouvernement a initié un dialogue politique qui a abouti aux élections municipales et présidentielles paisibles respectivement en 2019 et 2020 ainsi qu’à la limitation à deux mandats pour la fonction présidentielle.

Le Togo a réalisé des progrès notables en matière de gouvernance au cours de ces dernières années. Le pays a été classé 25ième sur 54 pays africains en 2020, par l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) avec une note de 50,1. Le Togo s’est distingué dans les domaines de la sécurité et du développement humain.

L’économie togolaise est peu diversifiée et exiguë. Le Togo est un pays à faible revenu, avec un PIB par tête de 893$EU en 2019. Le PIB a crû de 2,4% sur la période 2001-2010 à 5,7% sur la période2011-2019 ; tandis que le taux de croissance du PIB par habitant augmenté de 4,8% (431$EU) à 6,6% (713$EU) sur les mêmes périodes. Au cours de la dernière décennie, l’économie est principalement tirée par le secteur tertiaire (51,9% du PIB en moyenne), le secteur primaire (29,6% du PIB) et, dans une moindre mesure par le secteur secondaire.

L’effort d’assainissement budgétaire du gouvernement a permis de réduire le déficit budgétaire avant la crise sanitaire. L’assainissement des finances publiques s’est poursuivi grâce au renforcement de la mobilisation fiscale d’une part, et de la maîtrise des dépenses non prioritaires, d’autre part. 

Le secteur privé togolais est embryonnaire et peu incitatif avec un important potentiel d’expansion. L’investissement privé est estimé à 13,5% du PIB en moyenne annuelle au cours des dernières années. Il contribue notablement à la croissance économique du pays, en partie grâce aux importants investissements désormais facilités par le climat des affaires, à son offre d’emplois (près de 90% d’emplois), et à sa contribution aux recettes fiscales. La structure du secteur privé met en exergue la prédominance des petites entreprises (96,9%) ; les moyennes entreprises ne représentant que 2,7% et les grandes 0,4%. Avec la libéralisation progressive des secteurs clés comme l’agriculture et l’exploitation minière, la contribution du secteur privé au PIB devrait augmenter.

Contexte sectoriel 

Le secteur agricole est en pleine expansion mais, caractérisé par un faible niveau de crédit et reste vulnérable aux aléas climatiques. Le gouvernement ambitionne de faire de l’agriculture le véritable moteur de croissance et de création d’emplois tel que décrit dans l’axe 2 de la feuille de route 2025. Le potentiel agricole du Togo demeure sous exploité en raison de défis structurels. En 2019, l’agriculture n’a été destinataire que de 0,2% des crédits à l’économie alors que ce secteur contribue à près de 40% au PIB, génère environ 20% des recettes d’exportation du pays et emploie près de 60% de la population active.

Le secteur des transports du Togo qui a une double vocation de desserte intérieure et de transit international constitue un levier et un socle essentiel pour la transformation structurelle de l’économie. Favorisé par sa situation de pays côtier, le Togo a développé un système de transport assez diversifié (routier, maritime, ferroviaire et aérien). Dans le cadre de sa feuille de route, le gouvernement ambitionne d’affirmer la place du Togo en tant que hub logistique et de services par la consolidation du positionnement stratégique de l’aéroport et du port de Lomé.

Contexte social et thèmes transversaux 

La dynamique économique de ces dernières années a contribué à une réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, toutefois des poches de pauvreté persistent. En dépit de la croissance moyenne de 5% enregistrée au cours de la dernière décennie, couplée aux politiques de redistribution et aux mécanismes de protection sociale, la pauvreté reste élevée, surtout en milieu rural. L’indice de développement humain (IDH) du Togo s’établit à 0,513classant le pays au167ième rang sur 189 pays. L’incidence de la pauvreté est de 45,5%.

La prédominance du secteur informel, le chômage et le sous-emploi constituent des préoccupations majeures bien que le Togo ait le taux de chômage le plus bas de la sous-région ouest-africaine.

L’économie togolaise est fortement tributaire de l’économie côtière et de l’agriculture pluviale. Le Togo est sensible aux chocs environnementaux résultant des changements climatiques tels que les inondations et la sécheresse. Le Togo est classé 47ièmepays le plus vulnérable au changement climatique au monde selon l’indice de vulnérabilité de ND-GAIN .

Cadre stratégique national

La Feuille de route gouvernementale « Togo 2025 » est la stratégie de référence de la politique de développement du Togo. Adoptée en octobre 2020, son objectif est la transformation structurelle de l’économie en vue de renforcer la résilience pour une croissance durable et inclusive. 

Le Togo possède de nombreuses forces et opportunités, mais doit faire face également à des défis et  faiblesses  qui  pourraient  entraver  son  émergence  à  l’horizon  2030.Le  défi majeur du développement du Togo consiste à accélérer la transformation  structurelle  et la diversification de l’économie  togolaise  afin  de créer  des  emplois  décents  à forte valeur ajoutée, notamment  pour  les  jeunes  et les  femmes  vulnérables  et  à bâtir   une   résilience   socio-économique inclusive. Relever ce défi majeur est contrarié par plusieurs défis sous-jacents de développement  qui  sont: tissu industriel embryonnaire; insuffisance des infrastructures structurantes,  faiblesse  de  la productivité agricole; insuffisance du développement humain et absence de certaines compétences requises pour  le  développement  et  la  diversification du  secteur  privé;  vulnérabilité  aux  chocs  climatiques, insuffisance en matière de gouvernance économique et institutionnelle (faible mobilisation de ressources domestiques, faiblesse dans la chaîne de programmation et budgétisation des investissements publics, etc.) et la  vulnérabilité  aux  chocs  extérieurs.

Stratégie du groupe de la banque 2021-2026

Domaine prioritaire I : Développement des pôles de croissance inclusive et des politiques d’inclusion sociale

L’objectif du soutien de la Banque dans ce domaine prioritaire est d’appuyer les pôles de croissance à travers les investissements dans les infrastructures clés, et de créer davantage d’emplois décents.
Le domaine prioritaire I contribuera également à renforcer la résilience de l’économie à travers une diversification orientée vers la transformation agricole, le développement des secteurs énergétiques et logistique et transports.

Domaine prioritaire II : Renforcement de la gouvernance financière et sectorielle

L’objectif du soutien de la Banque dans ce domaine prioritaire est d’appuyer le pays à renforcer sa résilience budgétaire et son appropriation de la formulation et l’exécution des politiques publiques de la feuille de route du gouvernement.

Ce domaine appuiera la mise en œuvre de la feuille de route dont l’objectif est d’accélérer la croissance inclusive et le développement durable en préservant la stabilité macroéconomique et en s’attaquant aux problèmes engendrés par la faiblesse de la gouvernance et la fragilité.

Conclusion

Les autorités togolaises ont adopté un nouvel agenda de développement décliné dans la feuille de route gouvernementale « Togo 2025 » dont l’objectif est la transformation structurelle de l’économie pour une croissance forte en vue de réduire la pauvreté et de renforcer les capacités de résilience en faveur d’une nation moderne et en paix. Le DSP 2021-2026 ambitionne de soutenir cet agenda de développement sur la base des priorités du pays et de l’avantage comparatif de la Banque. Il s’agit de contribuer à la transformation structurelle de l’économie togolaise à travers deux domaines prioritaires : (i) développement des pôles de croissance inclusive et des politiques d’inclusion sociale et : (ii) renforcement de la gouvernance financière et sectorielle.