Edouard Lawson-Body est un jeune entrepreneur togolais, et passionné de politique. Il représente le Parti démocratique panafricain (PDP), au sein du Cadre de concertation national des acteurs politiques (CNAP), en vue de l’organisation des premières élections régionales du pays qui viendront compléter et finaliser le processus de décentralisation entamé dans le pays depuis quelques années.
Il est diplômé en Droit et en Sciences politiques de l’université de Kara. Spécialiste en droit privé des affaires, il dirige le Cabinet Dzena Agency spécialisé dans le service aux entreprises ainsi que dans l’accompagnement des startups.
Comment jugez-vous la situation de l’emploi des jeunes au Togo ?
L’emploi des jeunes dans notre pays est un sujet assez controversé. Entre l’Etat qui brandit des chiffres positifs de 5% de taux de chômage et une réalité sur le terrain à l’opposé des statistiques, il faut pouvoir faire la part des choses. Le constat est que très peu de jeunes utilisent les canaux officiels de recherche d’emploi ou s’inscrivent sur des sites de recherche d’emploi en Togo qui sont d’ailleurs rares. Ils préfèrent se débrouiller eux même ou faire appel à leurs réseaux relationnel.
Cela a pour conséquence un taux très faible d’inscription au niveau des agences gouvernementales comme l’Agence national pour la promotion de l’emploi (ANPE) et le déphasage entre les statistiques nationales et la réalité. Cependant au lieu de s’appesantir sur l’état de l’emploi des jeunes qui se borne à un simple constat il est préférable d’aborder le thème de l’employabilité des jeunes qui nous amène au-delà d’un simple constat à faire des propositions plus concrètes.
Aujourd’hui, nous parlons tous de l’adéquation entre la formation et l’emploi qui doit permettre d’accélérer et de faciliter le recrutement des jeunes diplômés. Mais, il faut aussi penser à l’industrialisation de nos pays pour que les personnes n’ayant pas une qualification élevée puissent avoir des emplois qui correspondent à leurs niveaux.
Comment promouvoir l’emploi des jeunes au Togo ?
Promouvoir l’emploi des jeunes est un processus qui intègre plusieurs facteurs. Il faut tout d’abord agir sur les processus de recrutement au sein des entreprises ainsi qu’au sein de l’administration en privilégiant l’innovation et la créativité plutôt que les nombreuses années d’expérience professionnel dans la répétition. Ensuite, il faut un cadre règlementaire qui empêche les cumuls de poste dans le secteur public et enfin promouvoir et accompagner l’entreprenariat à travers une orientation nationale.
L’entrepreneuriat est-il un moyen efficace de lutte contre la pauvreté et le chômage au Togo ?
L’entrepreneuriat est un moyen évident de lutte contre la pauvreté et le chômage surtout au Togo. Pour ce qui est de son efficacité, c’est une autre paire de manches. Il faut promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes pour pouvoir lutter contre la pauvreté et le chômage mais pas seulement ; il faut l’accompagner financièrement et techniquement, l’orienter et le consolider dans des domaines précis suivant les besoins du pays afin de s’assurer de son efficacité à moyen et à long terme. Sans cette démarche il sera difficile voir hasardeux de parler d’efficacité.
il faut un cadre règlementaire qui empêche les cumuls de poste dans le secteur public et enfin promouvoir et accompagner l’entreprenariat à travers une orientation nationale
L’entrepreneuriat est-elle une solution essentielle aux problèmes de l’Afrique
L’entrepreneuriat est une solution durable aux problèmes de l’Afrique. Notre continent est majoritairement peuplé par des jeunes. L’autonomisation financières de ce groupe va participer inévitablement à l’essor du continent et permettre un repositionnement au niveau de l’économie et de la géopolitique mondiale. Cependant elle n’est pas la seule solution envisageable. Nous avons l’industrialisation du continent qui doit être le fer de lance de nos actions collective sur le continent suivies de la mise en place de bonne pratique de gouvernance.
Nous avons l’industrialisation du continent qui doit être le fer de lance de nos actions collective sur le continent suivies de la mise en place de bonne pratique de gouvernance
Quels sont les principaux défis auxquels font face les jeunes entrepreneurs togolais ?
Le financement et la gestion des ressources de son activité sont les plus grands défis auxquels tous les entrepreneurs togolais sont confrontés. Il existe encore d’autres grands défis qui sont plus spécifiques au secteur d’activités. On peut retrouver plus fréquemment la disponibilité du service ou du produit pour des raisons d’accessibilité ou encore le manque de pénétration sur le marché national. Car s’il est vrai que les jeunes entrepreneurs peuvent maintenant facilement communiquer sur leurs services et produits, le coût de cette communication reste encore élevé.
Comment à travers votre activité professionnelle apportez-vous votre pierre à l’édifice ?
DZENA AGENCY SARL est une solution que nous avons apporté aux entreprises déjà installé ainsi qu’au startup évoluant sur le marché togolais ou au sein de l’espace OHADA. C’est une société qui vous offre ses services dans le domaine de la fiscalité, de la comptabilité, du conseil juridique, et de la communication digitale. Notre vision est de vous décharger des tâches administratives récurrentes en mettant en place un environnement adéquat qui vous permette de vous consacrez au développement et à l’amélioration de vos produits et services.
Notre objectif d’une part est de mettre à disposition les services administratifs de bases nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. D’autre part, nous proposons aux jeunes entrepreneurs et « startupper » des offres spécialisées pour les aider à définir leur modèle d’affaire (business model) pour ensuite concevoir un plan d’affaire efficace qui va être déterminant dans la poursuite et la réussite de leurs rêves.
Nous offrons également des séances de consultation gratuite dans la création et le développement des entreprises familiales (Family Business). Il faut le préciser notre société se spécialise dans la promotion et l’accompagnement des entreprises familiales qui ont pu prouver leurs capacités à résister à travers le temps mais surtout à être au sein des communautés des acteurs de développement, des créateurs de richesse et l’incarnation de valeurs sûres.
Aujourd’hui, nous luttons au côté des entreprises afin de tirer parti au maximum des instruments juridiques nationales et communautaire surtout depuis l’avènement de la ZLECAF qui, mis à part l’opportunité de l’intégration africaine est une difficulté supplémentaire pour les petites entreprises qui n’ont pas les ressources nécessaires pour faire face à la concurrence.
Crédit photo : un.org
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