Dans la commune de Yoto, les activités tournent principalement autour de l’agriculture traditionnelle

Dans la commune de Yoto, les activités tournent principalement autour de l’agriculture traditionnelle

Les entretiens de WATHI – Les régions du Togo

Amegnona Kossi

Amegnona Kossi est le maire de la commune de Yoto 1. Ancien député, il a été le président du groupe parlementaire du Comité d’action pour le renouveau à l’Assemblée nationale.

Pouvez-vous nous présenter votre commune ? 

D’après la loi N°2018-003 du 31 janvier 2018 portant modification de la loi N°2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales, notamment en son article 02 : « le territoire national est divisé en collectivités territoriales dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Ces collectivités territoriales étant la commune, la préfecture, la région ». Ainsi, la préfecture de Yoto a été subdivisée en 3 communes à savoir Yoto 1, Yoto 2 et Yoto 3.

Située dans la région maritime au sud – est du Togo, à 72 Km de Lomé, notre commune, Yoto 1, est localisée entre 6°24 et 6°56 de latitude nord et entre 1°16 et 1°35 de longitude est. Elle est composée de 4 cantons, à savoir, Kinikondji, Amoussimé, Kouvé et Tabligbo, qui est par ailleurs Chef-lieu de la préfecture de Yoto. La commune s’étale sur une superficie de 422 km² et héberge une population de 69 861 habitants. Elle est dotée d’un conseil communal de 15 conseillers parmi lesquels sont élus le maire et ses deux adjoints.

Les activités de la commune tournent principalement autour de l’agriculture traditionnelle. Les habitants  pratiquent principalement une agriculture de subsistance faite de cultures vivrières dont le maïs (première culture de base), l’igname, le manioc, les palmiers à huile, le haricot, le taro.
L’élevage traditionnel porte surtout sur la volaille, quelques caprins et porcins.
L’artisanat n’y est pas encore très développé. Toutefois, la poterie et la vannerie sont beaucoup pratiquées avec des moyens traditionnels.

La commune regorge d’une diversité de cultures qui est à valoriser (des groupes folkloriques, des tam – tams parlant, des couvents, des fêtes traditionnelles, en l’occurrence HOGBEZA célébrée pendant les vacances). Elle regorge également d’attractions touristiques (crocodiles blancs, forêt classée, artisanat)

Quelles sont les spécificités du patrimoine naturel et culturel de votre commune ? (nature, richesse, abondance, diversité etc.)

La principale richesse de la commune, c’est ses terres riches et fertiles très prisées pour l’agriculture. Cette richesse de la terre explique le développement de l’agriculture dans la zone. La ville de Tabligbo abrite le gisement calcaire exploité actuellement par WACEM, Scantogo Mines et bientôt DANGOTE CEMENT. Le calcaire de Tabligbo et Tokpli est estimé à plus de 175 milles tonnes et constitue l’un des principaux produits d’exportation du Togo. Outre le patrimoine naturel et culturel très riche et très diversifié, la commune de Yoto 1 bénéficie d’un positionnement stratégique et son marché est ouvert sur plusieurs villes et sur le Bénin. L’un des atouts non négligeables c’est aussi la jeunesse de la commune.

Pensez-vous que ces atouts et richesses sont suffisamment valorisés ?

La commune abrite un gisement de calcaire et des sociétés minières; mais pour le moment, nous ne sentons pas leur spontanéité à notre endroit. On dirait que pour le moment, elles sont très méfiantes. Néanmoins, nous attendons  leurs  contributions  légales qui, en principe,  ne devraient  souffrir de  rien. Aujourd’hui, le statut  de sinistrée  de la commune  Yoto 1 est connu de tous, et ce, malgré ses richesses.

La nouvelle équipe communale s’installée au lendemain des élections locales de 2019 : quel bilan faites-vous de votre gestion communale ?

Nous avons passé un temps d’observation et de prise en main. En dehors de la conception  du budget communal, nous avons passé le reste de notre temps à sensibiliser les populations à connaître leur rôle  de citoyen pour  la construction de la commune, mais  aussi à les sensibiliser pour l’observation des  mesures  barrières  contre  la Covid-19. En plus, nous devons prendre le temps pour amener les populations à tourner le dos aux vieilles habitudes de l’ignorance de leur rôle de contribuables.

Quelle est la principale faiblesse de territoire ? Que manque – t – il pour vous sur le territoire ?

Notre principale faiblesse est le manque d’un plan de développement communal ou d’une étude approfondie de nos forces, faiblesses, opportunités, assortie d’une planification. L’une de nos faiblesses est le manque de personnel de la mairie. Nous manquons cruellement d’infrastructures routières, sanitaires, sportives, hôtelières et éducatives de haut niveau (les écoles de formation qualifiante).

Selon vous, quels sont les secteurs prioritaires à développer ?

Les secteurs prioritaires à développer sont les infrastructures routières car cela donnerait une belle image à la commune et fera venir les investisseurs, qui visitent déjà la zone pour leurs affaires avec les usines (WACEM, FORTIA, SCAN TOGO, PAPERBAG et bientôt DANGOTE CEMENT). Le secteur du logement et des hôtels pour accueillir les visiteurs, les colloques et les ateliers, n’est pas non plus, à négliger. Enfin, et étant donné les riches terres de la commune, le développement de l’agriculture dans cette zone ne fera que du bien aux populations, qui pratiquent cette activité dans leur majorité.

Comment imaginez-vous votre commune dans les années à venir ?

C’est une commune à fort potentiel, car dotée de grandes ressources naturelles comme culturelles. Ainsi donc nous croyons qu’une politique de développement basée sur des études approfondies assorties d’un plan de développement communal digne de ce nom ne fera que du bien à la commune. En réalité, la commune de Yoto 1 et par ricochet les autres communes de Yoto ont d’énormes capacités qui, mises en valeur, n’ont rien à envier aux communes de Grand Lomé. Même dans l’état actuel des choses, Yoto 1 fait partie des communes qui ont une forte entrée de fonds. Le reste n’est qu’une question d’organisation.

Notre ambition pour la commune Yoto 1 est de pouvoir amener les populations au mieux-être. Les rues, les écoles, les dispensaires, l’eau et l’assainissement, sans oublier la promotion d’un modèle de production agricole qui pourra être le socle du développement endogène durable capable de générer des emplois autonomes. Prêter attention aux personnes vulnérables et promouvoir le développement culturel. Amener les femmes à un épanouissement réel. Tout ce programme est l’essentiel de nos soucis durant notre mandat.

Les populations de Yoto 1 peuvent compter sur leurs conseillers.  Malgré les difficultés qu’elles traversent en matière de manque d’infrastructures adéquates (routes, éclairage domestique et public, eau, salles de classe, dispensaires, etc.), les populations nous font confiance et nous encouragent à continuer sur la voie de dialogue, méthode que nous avons instauré avec elles. Nous ne sommes pas vus des « mercenaires », mais des frères qu’elles ont choisis en toute confiance et en toute connaissance de cause.


Crédit photo : speranzafm.org

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