Togo l’éducation pour tous les enfants à tout prix, septembre 2024.

Togo l’éducation pour tous les enfants à tout prix, septembre 2024.

Auteur : Nadietou Zibilila 

Site de publication : Les Nations Unies au Togo 

Type de publication :  Article 

Date de publication : Septembre 2024 

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Le gouvernement et ses partenaires déploient des efforts multiformes pour une éducation accessible et de qualité pour les garçons et les filles

Pour faire de l’éducation un droit pour tous, le gouvernement et ses partenaires multiplient les initiatives sur l’ensemble du territoire. La stratégie nationale en matière d’éducation pour la période 2014-2025 se focalise sur quatre éléments clés : développer une éducation de base de qualité pour parvenir à l’éducation primaire universelle d’ici 2025; étendre la couverture préscolaire dans les milieux ruraux et pauvres; développer un cycle secondaire de qualité avec des cours techniques, professionnels et d’enseignement supérieur et réduire le taux d’analphabétisme.

Conscient de l’enjeu que représente l’éducation pour le développement du capital humain nécessaire à la prospérité, le Togo a augmenté régulièrement la part de budget alloué à l’éducation primaire et secondaire entre 2020 et 2024. Avec une dotation de 191 milliards pour 2024 (contre 123 milliards pour 2020), soit près de 12% du budget national, l’enveloppe dédiée à l’éducation a augmenté de 52% depuis 2020

En 2021, cinq nouvelles Écoles normales d’instituteurs (ENI) ont été créées, portant le nombre à six. Ces dernières années, 5300 salles de classes ont été construites ou réhabilitées dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), sur l’étendue du territoire. Le gouvernement a également renforcé l’effectif du personnel enseignant en recrutant 22400 enseignants. En ce qui concerne les enseignements technique et professionnel, le gouvernement a créé trois Instituts de formation en alternance pour le développement (IFAD). 

Le programme des cantines scolaires pour retenir davantage les enfants à l’école

Ces efforts ont permis d’améliorer le taux d’accès à l’éducation, avec en 2023, un taux net de scolarisation de 93.17% au primaire. Au nombre des facteurs contribuant à cette amélioration, figure le programme national des cantines scolaires. Ce programme de cantines scolaires a pour objectif d’accroître l’accès des enfants des communautés les plus pauvres à des repas scolaires réguliers, ce qui devrait en retour, améliorer la fréquentation et la rétention dans les écoles des zones ciblées. L’ambition du Togo à travers ce programme, est d’atteindre à l’horizon 2025, 300 000 écoliers bénéficiaires des cantines scolaires avec une volonté d’étendre et de pérenniser la fourniture de repas scolaires.

Selon le ministère de l’éducation, les cantines scolaires ont permis une augmentation de l’effectif scolaire d’environ 10% dans les écoles bénéficiaires contre 7% dans les écoles non bénéficiaires. “Ces cantines scolaires ont pratiquement mis fin à une discrimination que font souvent les parents, surtout dans les milieux ruraux, en envoyant seulement les garçons à l’école. En plus, les enfants sont maintenus à l’école”, témoigne Kafui Hounfada, institutrice dans une école à Gapé, à environ 40Km au nord de Lomé

Mettre l’accent sur l’éducation des filles

Selon les statistiques officielles “le taux net de scolarisation au cours primaire est de 94,3% % en général avec une quasi-parité du nombre de filles et des garçons. Au secondaire 1, ce taux est de 72,1% pour les filles et 81,25% pour les garçons et au secondaire 2, il est de 28,6% pour les filles contre 40,5% pour les garçons”. Face à la décroissance du taux de scolarisation des filles, le gouvernement togolais prend des mesures.

 “Nous avons eu la réduction des frais de scolarité des jeunes filles par rapport aux garçons. Les filles paient 2/3 du montant que paient les garçons. Nous avons également eu la réduction des différents frais aux examens”, explique Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation. 

Malgré toutes ces initiatives, un autre facteur freinant l’éducation des jeunes filles reste les grossesses en milieu scolaire qui entrainent le plus souvent des déperditions. Selon le ministère des Enseignement primaire et secondaire, 2474 grossesses d’adolescentes ont été enregistrées pour l’année scolaire 2022-2023. Pour lutter contre le phénomène, en décembre 2022, l’Assemblée nationale a adopté une loi sur la protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel. Ainsi, si la violence s’est soldée par une grossesse, l’auteur encourt une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 1 à 5 millions de FCFA si l’apprenant a 16 ans et plus. La peine encourue est portée au double si la victime a moins de 16 ans. 

En août 2023, le gouvernement a dévoilé son nouveau plan destiné à lutter contre les mariages précoces et à réduire les grossesses en milieu scolaire. Le projet prévoit une intensification des campagnes de sensibilisation auprès des communautés, des parents et des élèves. Cette stratégie représente un pas important vers l’élimination des obstacles à l’éducation des jeunes filles.