La liberté d’expression au Togo serait-elle mise en quarantaine en période de crise? Afrobaromètre, Juin 2018

La liberté d’expression au Togo serait-elle mise en quarantaine en période de crise? Afrobaromètre, Juin 2018

Auteur : Ezéchiel A. Djallo

Organisation affiliée : Afrobaromètre, Center for Research and Opinion Polls

Site de publication : afrobarometer.org

Type de publication : Rapport

Date de publication : 27 juin 2018

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

La liberté d’expression au Togo est en perte de vitesse

En 2017, seulement quatre Togolais sur 10 (39%) déclarent se sentir libres d’exprimer leurs opinions, ce qui constitue une chute de 21 points par rapport au niveau en 2014. Les habitants de la zone rurale sont un peu plus libres d’exprimer leurs opinions que ceux de la zone urbaine, 41% contre 36%. Certaines régions paraissent plus libres que d’autres. Les populations de Lomé (28%), de la région Maritime (34%), et de la région des Plateaux (39%) sont moins libres d’exprimer leurs opinions que celles des autres régions.

Le Togo occupe la queue du peloton composé de 13 pays africains

La Figure 5 ci-dessous classe 13 pays où le sondage d’Afrobaromètre a déjà été mené en 2016/2017 suivant le niveau de liberté d’expression. Le Ghana (87%), la Tanzanie (82%), et l’Ouganda (80%) occupent le podium alors que le Togo (39%), le Zimbabwe (51%), et la Côte d’Ivoire (51%) occupent la queue du peloton. Il faut noter que le Togo est le seul pays de cette liste où moins de la moitié de la population se sentent libres d’exprimer leurs opinions.

 

Il y a aujourdhui au Togo plus de libertés civiles comparativement à quelques années en arrière 

Cinq à six Togolais sur 10 pensent qu’il y a aujourd’hui plus de liberté, en comparaison à quelques années en arrière. La liberté d’adhésion à une organisation politique de son choix est la liberté dont l’amélioration est le plus partagée par les Togolais (59%), et la liberté de presse d’enquêter et communiquer sur les travers du gouvernement ou de critiquer les actions ou la performance du gouvernement est celle dont l’amélioration est le moins partagée (53%).

Après avoir fait un bond de 10 points entre 2012 et 2014, le niveau de liberté d’expression au Togo a fortement chuté en 2017, avec un recul de 21 points de pourcentage. Si la crise sociopolitique que traverse le pays depuis août 2017 peut être un facteur explicatif de cette conjoncture, ceci amène à questionner la qualité de ce droit fondamental des populations et à se demander s’il ne serait garanti qu’en temps normal.

 

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